Depuis trois ans à Paris, la production affiche un taux d’occupation de 90 %. Décryptage d’un succès avec Laurent Bentata, le directeur général de Stage Entertainment.
C’est devenu une attraction touristique presque comme les autres. Lorsque Stage Entertainment décide de reprendre « Le Roi Lion » au théâtre de Mogador en 2021 – après une première représentation entre 2007 et 2010 – l’objectif est d’imposer le spectacle à Paris dans un lieu unique, refait pour lui, sans avoir besoin d’y aller. en tournée. Parce que le spectacle est une production coûteuse. Trop cher pour s’installer trois soirées au Zénith de Dijon, puis quatre jours à la Halle Tony-Garnier de Lyon. « Cela n’a jamais été notre projet », confirme Laurent Bentata, le directeur général de Stage Entertainment France. Nous savions que « Le Roi Lion » était joué depuis vingt ans à Hambourg, dix ans à Madrid. Le salon pourrait donc s’implanter au fil du - à Paris. »
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Si les premiers résultats sont bons – 80 % d’occupation entre 2007 et 2010 –, ils augmentent chaque année, au point d’afficher un insolent 90 % de sièges vendus sur la saison 2024. « Il y a 200 personnes qui travaillent sur le spectacle, nous faisons 350 spectacles par an et nous vendons actuellement 2 500 billets par jour. “Le Roi Lion” à Paris, c’est 2,6 millions de spectateurs, c’est assez fou”, raconte Laurent Bentata. Les raisons de ce succès ? Le bouche à oreille d’abord, et la puissance de Disney, qui redonne régulièrement vie à son félin – la preuve avec « Mufasa » de Barry Jenkins au cinéma, énième avatar de la firme aux grandes oreilles. « Il y a aussi une maturité du marché de la comédie musicale à Paris et plus généralement en France », précise Bentata. Désormais, les gens viennent de province pour voir le spectacle. Près de 60 % de nos spectateurs ne sont pas parisiens. »
« Nous avons développé une spécialité comédie musicale avec le cours Florent »
Conséquence directe de ce succès fracassant : « Le Roi Lion » n’est pas près de quitter Mogador. « Je crois même qu’il est - d’investir dans une deuxième salle, à Paris, sourit Laurent Bentata, pour qu’on puisse créer d’autres spectacles. Pour cela, il nous faut une salle de 1 200 à 1 500 places, ce qui n’existe pas actuellement dans la capitale. Il va donc falloir y arriver. » Le patron de Stage Entertainment estime qu’il lui faudra cinq ans pour réaliser son rêve. Pour l’instant, il programmera “Chicago” l’année prochaine au Casino de Paris pendant six mois. Mais son rêve ultime est de donner enfin vie à « Mary Poppins » à Paris. « Il y a eu deux tentatives qui n’ont pas abouti. La première fois, le casting n’a pas été validé par Cameron Mackintosh, qui détient les droits du show avec Disney. Nous ne sommes pas allés au bout du deuxième essai. Mais j’espère que le troisième sera bon. »
Laurent Bentata se félicite également d’avoir formé la plupart des comédiens et chanteurs qui brillent sur les scènes parisiennes. « De nombreux artistes qui jouent actuellement dans Les Misérables ont appris leur métier chez nous. Nous avons développé une spécialité comédie musicale avec le cours Florent qui est désormais un peu une école. » Rien ne semble pouvoir détrôner « Le Roi Lion », malgré la concurrence active de « Hatred », « Les Misérables » ou « Hello, Dolly ! ” Tout de suite. « J’ai toujours pensé que la profusion de spectacles n’était pas contre-productive, mais au contraire stimulante pour nous tous. » Les chiffres de fréquentation des deux – « Les Misérables » sont complets – le prouvent. “Mais ‘Le Roi Lion’ est en passe de devenir une institution”, conclut Laurent Bentata, prêt à rugir…
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