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Anna Mouglalis dénonce les violences dans le monde du cinéma et accuse Gérard Miller

Alors que la dissolution du gouvernement, avant l’été, avait interrompu les travaux de la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde de la culture, ceux-ci ont repris en novembre dernier.

Et ce lundi 16 décembre, c’était au tour de l’actrice Anna Mouglalis de prendre la parole. L’actrice a longuement évoqué les attaques et les pressions qu’elle a subies tout au long de sa carrière.

De la violence du casting à la promotion du film

En tant qu’actrice, quand j’avais 19 ans, j’avais un acteur de 50 ans qui, pour un casting, enfonçait sa tête dans mon bas ventre tout en me tenant par les hanches.» a-t-elle notamment déclaré, avant de souligner que très souvent, c’était lors des castings que les actrices subissaient des violences.

Puis de dénoncer la dynamique à l’œuvre entre les comédiennes et les réalisateurs : «Il s’avère que vous obtenez généralement le rôle lorsque le réalisateur est attiré. Mais non, on n’est pas venu pour le séduire, on est venu pour jouer. Il y a donc là un gros problème.

L’actrice a également fustigé les exigences “assez folles” qui auraient pu être formulées lors de la promotion des films. Elle a notamment rappelé un exemple en 2000, pour la promotion de Merci pour le chocolat, de Claude Chabrol : il fallait «être habillée d’une robe chocolat dans un salon de chocolat, et les visiteurs du salon pourraient m’utiliser jusqu’à ce qu’ils me déshabillent« . Elle refusera.

Une rencontre avec Gérard Miller dans son appartement

Elle se souvient aussi de sa rencontre avec le psychanalyste Gérard Miller, qui fait aujourd’hui l’objet d’accusations de violences sexuelles. L’actrice, alors âgée de 19 ans, a été poussée par la production à rencontrer l’homme chez lui, car il était l’un des scénaristes du film Terminale, de Francis Girod, qu’elle s’apprêtait à tourner. Il s’agit de son premier long métrage.

Il est normal d’avoir confiance, lorsque la production vous envoie chez un scénariste, que vous voulez jouer dans un film. Tout cela devrait être tout à fait normal“, explique l’actrice.

Elle raconte ensuite que le psychanalyste lui a proposé une séance d’hypnose, qu’elle a refusée, entre autres parce qu’elle «je trouve le gars vraiment pas sympathique« .

Cela se traduira par un changement de comportement de la part de la personne concernée. “Il commence à se tendre et à devenir un peu agressif. Et de me dire ‘bon alors qu’est-ce qu’on va faire et qu’est-ce qu’on doit faire dans ce scénario ?’. Je lui dis qu’il ne faut rien faire du tout, vu comment ça s’est passé, ça ne sert à rien. (…) Il me dit qu’il va donc supprimer les répliques de mon personnage pour les donner à d’autres actrices. Je lui dis, c’est tant mieux.

L’actrice quitte son domicile. “À l’époque, je n’en ai pas parlé au réalisateur ni au producteur, j’aurais dû. Mais en fait, je suis parti, je me suis dit ‘en fait, c’est juste un connard’‘».

La commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles est présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau et doit se poursuivre jusqu’en mai 2025 pour aboutir ensuite à un projet de loi.

 
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