J’en fais déjà un. C’est celui qui m’a permis de passer ma vie à composer, à écrire et surtout à faire en sorte que ça plaise aux gens. C’est déjà un rêve éveillé.
Ce qui me rend heureux, c’est de partager avec les autres
Votre album évoque aussi la beauté, l’amour, la naissance de votre fille et aussi le bonheur à travers ce titre, « Le bonheur fait ma joie ». Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous remplit de bonheur ?
Ce qui me rend heureuse, c’est de partager avec les autres, comme en ce moment, quand je suis sur scène et que le public est là et qu’on chante ensemble. C’est la récompense de tout le travail que nous pouvons accomplir. Et cela me rend très heureux.
Dans la chanson « Comme vous », vous revenez sur le sort des migrants. Que pouvons-nous faire pour améliorer leur situation ? Et cette chanson n’est-elle pas aussi un hommage à votre famille qui a dû fuir le Liban pour l’Egypte, avant de s’installer à Paris ?
« Il ne faut pas croire que les migrants quittent volontairement leur pays », explique Louis Chedid. (Hamza Djénat)
Dans la chanson « Heartbeats », vous insinuez qu’il faut apprendre à s’aimer soi-même, toi qui, étant jeune, ne t’aimais visiblement pas. Pour quoi ? Et aujourd’hui, est-ce que tu t’aimes ?
Je n’étais pas un très bon élève à l’école et l’image que les gens me donnaient de mauvais élève faisait que je ne m’aimais pas beaucoup. Mais grâce à la musique, je me suis retrouvé plus sympathique et, maintenant, ça va mieux. Mais de toute façon, tous les artistes le savent. En général, ce sont des gens plutôt timides, renfermés qui n’ont pas confiance en eux et leur thérapie consiste à monter sur scène, à se montrer devant les gens et à s’exposer comme ça. Ce qui est quand même très paradoxal. Sur scène, on voit des gens qui nous aiment et ça nous fait du bien. C’est pour ça qu’on s’aime un peu plus.
Nous sommes quelques dinosaures, là encore
A 76 ans, il semble que vous ayez toujours envie d’écrire, de composer et de chanter.
Oui, c’est vrai. Ce qui est fou, c’est d’avoir la chance d’être encore là après si longtemps et d’avoir encore un public. C’est inexplicable et un peu surréaliste car en fait, chanter est généralement un métier de jeunes et il y a encore quelques dinosaures.
Comment rester en forme comme ça ?
En tournée, je fais attention : je ne bois pas, je n’ai pas fumé depuis longtemps et j’essaie de ne pas me coucher aux aurores. Je fais aussi un peu de sport mais il faut surtout être de bonne humeur. Lorsque vous vous sentez bien dans votre peau, vous êtes généralement en bonne forme.
Dans Le Télégramme, en 2020, vous disiez ceci : “C’est extraordinaire, lors de mon premier disque, je ne me suis jamais dit que 47 ans après, je ferais encore le zigoto”. Jusqu’à quand comptez-vous faire le zigoto ?
Jusqu’à ce que je n’ai plus soif. Je fais du zigoto depuis 52 ans et je n’aurais jamais pensé que ça durerait aussi longtemps. Tant que j’ai la santé et que j’ai envie de continuer, je ne vois pas pourquoi je devrais arrêter.
Avec quel artiste aimerais-tu jouer ?
Paul McCartney, l’un des plus grands chanteurs, auteurs-compositeurs et compositeurs. C’est une légende qui m’a accompagné toute ma vie et qui m’a donné envie d’écrire des chansons. En France, Serge Gainsbourg m’a aussi donné envie d’écrire des chansons mais ce sont vraiment les Beatles qui m’ont lancé.
En Bretagne, vous jouerez à Rennes le 2 avril et à Nantes le 11 avril. Allez-vous refaire des festivals, comme par exemple le Bout du Monde, à Crozon (29), où vous avez joué en 2010, ou aux Vieilles Charrues, en 2002, à Carhaix (29), où votre fils, Matthieu, alias M, a déjà figuré huit fois à l’affiche ?
En janvier, certaines dates de festivals seront annoncées. Au Vieux Charrues ? J’adorerais revenir. Ce serait un rêve. La première fois que j’y suis allé, j’étais réticent car je me demandais comment ces milliers de personnes allaient prendre ma prestation et dès que je suis monté sur scène, c’était fou.
* « Rêveur, rêveur » (Pias).
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