Planet Giza a traversé les frontières grâce à son album Prêt quand vous l’êtes. Afin de demeurer visible dans le vaste macrocosme musical, le trio québécois a choisi d’offrir ses nouvelles chansons telles de petites constellations, dont la plus récente brillera mercredi.
Publié hier à 16h00
Malgré le succès commercial et critique de cet album – sélectionnée dans la liste préliminaire du Prix Polaris en 2023 -, Planet Gizeh est consciente que le public est trop sollicité pour que l’enthousiasme dure au-delà de quelques mois. « C’est compliqué de promouvoir continuellement le même album, alors que 15 nouveaux titres sortent chaque vendredi », souligne Tony Stone.
Ainsi, le premier volume de Le ciel m’enregistre : 100 ans plus tardleur « prochain » album est sorti en septembre. La seconde sera proposée ce mercredi. Les deux prochains paraîtront dans les mois à venir. Résultat : quatre sorties de trois titres étalées sur environ huit mois donneront naissance audit nouvel album.
« Notre dernier album était vraiment bon ! » dit Tony Stone, sans fausse pudeur. Nous avons pris notre temps… » « Trois ans ! », intervient Rami B. « Nous sommes perfectionnistes, poursuit le chanteur et rappeur. Avec ce compromis, nous pouvons garantir la qualité et sortir plus fréquemment. » « Il est temps d’être davantage face au monde », résume DoomX.
Une étrange entité artistique
Les Montréalais DoomX, Tony Stone et Rami B ne font pas les choses comme les autres. En partant, ils forment une étrange entité artistique. Les trois hommes d’une vingtaine d’années se sont d’abord réunis pour réaliser batil y a une dizaine d’années.
Il n’y avait pas de rap avant. Tony chante et rappe depuis longtemps, mais il ne le faisait pas pour nous. Parfois, il y a quelque chose devant vous, mais vous ne le voyez pas… jusqu’à ce qu’il déclique.
Rami B.
Depuis que celle-ci a eu lieu, la formule n’a pas beaucoup changé. Les trois amis concoctent toujours des rythmes ensemble, mais dans le but de composer des chansons. Nous les avons rencontrés le jour de la mort du légendaire Quincy Jones, qui a entre autres produit trois albums mythiques de Michael Jackson. DoomX nous a ensuite donné sa définition du producteur : « C’est bien plus que faire un battre. Il faut penser aux paroles, à la mélodie, aux structures, aux arrangements, aux intros, aux ponts… et il ne faut pas avoir peur de donner son avis. »
Depuis Sucre ajoutésorti en 2019, le souci du trio pour toutes les composantes d’une pièce n’a cessé de croître. Les deux premiers volumes de Le ciel m’enregistre dépasse déjà le sommet de raffinement atteint par le trio sur Prêt quand vous l’êtes.
Aligner les étoiles pour mieux laisser un souvenir
Sans avoir de thème précis, chaque volume du nouvel album est empreint d’un état d’esprit particulier. DoomX annonce que la seconde est « très froide ». « C’est la bande-son de l’automne qui passe à l’hiver. » Le troisième, enregistré en grande partie à Los Angeles, est bien différent, soutient Rami B.
Ce qui unit l’ensemble, c’est son sujet. Planet Giza attire l’attention d’abord par son groove contagieux et le savant mélange des genres, mais lorsqu’on s’attarde sur les paroles, on découvre des reflets lumineux sur la vie qui sont pour la plupart universels.
Dans le cas d Le ciel m’enregistre : 100 ans plus tardil y a plusieurs interprétations. Oui, cela renvoie à l’idée que nous sommes constamment observés, mais pas seulement.
« L’héritage, le souvenir que nous laissons derrière nous, est très important pour moi », confie Tony. Mais lorsque vous réalisez que quelqu’un vous observe, que faites-vous ? Je crois que nous devons agir en conséquence ; prendre conscience de l’impact de leurs actions. J’aime penser que dans 100 ans, quelqu’un découvrira le vinyle Prêt quand vous l’êtes dans un magasin. »
Extrait de Prêt quand vous l’êtes
Cette façon d’interpréter notre existence s’aligne sur le son de Planet Gizeh, que le trio qualifie de rétrofuturiste. « Nous aimons vraiment les vieux trucs, mais nous ne voulons pas que ça paraisse vieux », explique Rami. Nous l’utilisons comme Source d’inspiration et leur donnons une touche moderne. C’est ce qui rend ce que nous faisons intemporel. »
L’année dernière, Planet Giza a fait une tournée « incroyable » en Europe, et reviendra en février, a fait une apparition remarquée dans l’émission Balancez-vous le matinà New York, puis est revenu au Festival de Jazz et à Osheaga, devant des foules plus nombreuses – « On sent que Montréal nous aime vraiment », dit Tony Stone.
Ce dernier assume désormais son rôle de leader – “Je prends des cours de chant pour donner le meilleur spectacle possible” – et dit qu’il a “la chance de travailler avec deux génies”. « On n’a jamais vu un groupe de trois producteurs, dont l’un est aussi chanteur. Cette dynamique n’existe pas ailleurs. On improvise vraiment », souligne Tony avec fierté, réalisant en même temps que c’est ce qui les différencie et c’est aussi leur force.
Regardez l’interview de Planet Gizeh sur Balancez-vous le matin (En anglais)
Rap
Le ciel m’enregistre : 100 ans plus tard, Vol. 2
Planète Gizeh
Remarque silencieuse
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