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“Sans Edith Piaf, je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait”, a-t-il déclaré.

“Ma mère m’a donné naissance mais Édith Piaf m’a mis au monde, disait ce musicien né à Cahors le 26 mars 1929. Sans elle, je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait. assurait-il à l’AFP en 2015. Mais il aura fallu un long chemin avant que Piaf accepte de mettre sa voix insolente sur l’article.

mouette

Piaf m’avait déjà viré trois fois, je ne voulais plus la revoir.

C’est en 1956 que surgissent du piano de Charles Dumont, alors musicien méconnu de 27 ans, les notes de ce qui deviendra l’une des chansons françaises les plus connues au monde. Mais le chanteur n’est pas convaincu. “Piaf m’avait déjà viré trois fois, je ne voulais plus la revoir, raconte Charles Dumont. Mais Michel Vaucaire, qui a écrit les paroles, m’a convaincu de réessayer en 1960. Lorsqu’elle a appris que je serais là, elle a crié, exigeant que la rencontre soit annulée.

«Nous nous sommes toujours présentés chez elle. Elle nous a laissé entrer. J’ai joué le morceau au piano. Et… nous ne nous sommes jamais quittés, dit-il. À cette époque, elle était au plus mal et ce titre lui a apporté la résurrection.

Piaf la chantera lors de son retour à l’Olympia en décembre 1960. Un récital qui durera jusqu’en avril 1961. je ne regrette rien fera l’objet de nombreuses reprises, de Johnny Hallyday à Isabelle Boulay en passant par Duke Ellington, Shirley Basset et Les Garçons bouchers.

Carrière solo

Commence alors une collaboration qui durera plusieurs années, jusqu’à la mort de Piaf en 1963, qui donnera naissance à plus de 30 pièces, dont Mon Dieu, Les boules du ballon – ce qu’elle avait refusé dans un premier temps ( “Cette chanson est tellement pour moi que je ne la chanterai pas”) – ou Les Amoureux.

« Si je suis devenu un compositeur international, c’est grâce à Edith, raconte Dumont, qui travaille alors avec l’Américaine Barbra Streisand. C’est le destin qui m’a frappé aux fesses. Un éditeur m’a conseillé de lui offrir une de mes compositions. Je suis allé à New York. Je l’ai joué sur un piano dans sa loge à Broadway […]. Elle m’a dit : ‘Je l’aime beaucoup. Je ferai le disque. Au revoir, jeune homme…’ »

Le Mur, chanté en français sur la face A, et sa version anglaise intitulée J’ai été ici, en face B, figurer sur le 8ème album de la star, Je m’appelle Barbra publié en 1966.

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Le public ne fait pas le succès, c’est ce qu’on donne qui marche.

La carrière de chanteur de Dumont est également marquée par sa compagnie avec Piaf, pour qui il fait parfois la première partie. « Un soir, je lui ai dit en sortant de scène que le public n’était pas bon. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : « Ce n’étaient pas eux qui étaient mauvais. C’était toi qui n’étais pas bon. J’ai alors compris que ce n’est pas le public qui fait le succès, c’est ce qu’on donne qui marche.»

A la mort de Piaf, il reprend le micro avant d’abandonner ses chants contestataires pour adopter un registre de crooner, terme qui ne lui plaît pourtant pas. “Laissons faire les Américains, qui le font si bien !” dit-il. Dans les années 80 et 90, il sort une série d’albums où l’amour se taille la part du lion.

Jusqu’en 2019, il continue de se produire sur scène. “Quand vous revenez devant un public, qui vient vous voir comme il y a 20, 30 ou 40 ans et vous fait le même accueil, alors il vous rend vos 20 ans”, il a expliqué.

En 2010, nous avons rencontré Charles Dumont lors de la tournée Age tendre et tête de bois. Vous pouvez retrouver son interview en cliquant ici.

 
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