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Décès de Michel Klein, vétérinaire cathodique

Apôtre de la protection animale et du lien homme-animal, le vétérinaire Michel Klein, décédé samedi à l’âge de 103 ans, a consacré sa longue vie au service des animaux en étant le pionnier et le pilier des programmes télévisés spécialisés.

Cet ancien résistant a développé un fort intérêt pour le monde animal dès son enfance en Roumanie. Spécialisé dans les opérations sur les chiens puis sur les animaux de zoo et de cirque, il révolutionne les techniques chirurgicales.

« Je cherche un maître », « Animaux du monde », « 30 millions d’amis », chronique animalière pendant 10 ans dans « Le Club Dorothée », « Terre, attention au danger »… Dans les années 1960, elle devient un figure cathodique dans des émissions de sensibilisation aux droits des animaux.

Proche de Brigitte Bardot, l’auteur du livre « Les bêtes qui ont fait de moi l’homme » a aussi été longtemps vice-président de la Société de protection des animaux (SPA), cofondateur du Conseil national de la protection des animaux et est à l’origine, avec le soutien de Jacques Chirac, de la création de l’École des chiens-guides d’aveugles et malvoyants à Paris.

Ce petit homme toujours souriant œuvre également en faveur des chiens abandonnés et du tatouage et participe à l’élaboration de la première grande loi sur les animaux.

« Tout animal étant un être sensible doit être traité dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce », note ce texte de 1976.

Né le 19 avril 1921 dans le nord-ouest de la Roumanie, à la frontière ukrainienne, Michel Klein grandit dans les Carpates. Entouré de forêts peuplées d’ours bruns, l’enfant suit ses tantes pour récolter des fraises et des framboises, parfois données aux plantigrades pour les apprivoiser.

« J’avais aussi un oncle forestier qui rapportait un loup indonésien. Je vivais avec quand il était tout petit», racontait-il au Point en 2021.

– « Pas question de tricher avec les animaux » –

A la fin des années 30, ses parents l’envoient étudier en . Il était étudiant vétérinaire à Toulouse lorsque la guerre éclata. A tout juste 20 ans, en avril 1941, il rejoint la Résistance au sein du réseau Prunus, décimé par les Allemands. Il échappe de peu à l’arrestation et trouve refuge en Auvergne puis en Espagne.

Ses parents et sa sœur Hélène, juifs restés en Roumanie, furent déportés à Auschwitz. Seule sa sœur survivra.

Lorsqu’il ouvre son cabinet vétérinaire à Paris dans les années 1950, ils n’étaient que 8 exerçant dans toute la capitale. « Nous n’avons pas soigné les chiens, nous les avons laissés mourir », se souvient-il.

C’est lui qui crée le premier service de soins animaliers en 1960. Et il innove en installant une salle de chirurgie high-tech dans sa clinique vétérinaire de 700 m2.

Il réalise des anesthésies sur des éléphants et d’autres espèces ainsi que des opérations inédites, comme celle sur un ours polaire à Thoiry, le parc animalier qu’il a co-fondé.

« Tout le monde me disait ‘tu vas te faire tuer’ mais elle n’a pas bronché. J’ai pu la guérir et dès qu’elle m’a vu, elle m’a embrassé », a-t-il déclaré.

C’est également dans les années 1960 que le grand public fait la connaissance de ce vétérinaire passionné et haut en couleur qui défendait inlassablement la cause des animaux à la télévision et à la radio.

Comme dans l’émission “Terre, attention danger”, qu’il présente sur TF1 avec l’animatrice Dorothée. « Par la faute de l’Homme, de nombreuses espèces animales sont menacées d’extinction. Si on n’y prend pas garde, un jour ce sera l’Homme qui disparaîtra », prophétise le générique.

Michel Klein est parfois moqué par le monde médical lorsqu’il vante la télépathie des animaux.

Il l’assure : “Les animaux ne sont pas comme les hommes, il n’est pas question de tricher, ils vous renifleront à 10 kilomètres”.

frd/ber/mch/cbn

 
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