Et Juré n°2 (Juré mo 2 en version française), le 42e Le long-métrage de Clint Eastwood, 94 ans, est son dernier film, ce sera un beau chant du cygne. Ce film classique sur les tribunaux examine subtilement la justice et les scrupules qui peuvent affliger ceux qui ont beaucoup à perdre ou à gagner en révélant la vérité.
Le seul suspect d’un meurtre a été aperçu dans un bar, en train de se disputer violemment avec sa petite amie, la victime. Ils sont sortis sous la tempête, au milieu de la nuit, et elle a préféré rentrer chez elle à pied. Il l’a insultée, puis l’a suivie dans la voiture, avant, dit-il, de faire demi-tour.
Alors qu’il a déjà été choisi comme juré, Justin (Nicholas Hoult) se souvient, en entendant le récit des faits, qu’il était dans ce bar, qu’il a été témoin de cette dispute, et qu’il a lui aussi pris le volant, sous une pluie battante, vers ce chemin où la victime fut retrouvée morte le lendemain matin dans un ravin.
Il se souvient également d’avoir frappé ce qu’il pensait être un cerf, mais il a soudain des doutes. Que s’est-il réellement passé ? Le scénario de Jonathan Abrams nous envoie dans un chemin, puis dans un autre.
Faith (Toni Collette) est une procureure qui veut être élue procureur. Une victoire dans cette affaire d’assassinat, qui apparaît comme une formalité, aurait un impact favorable sur sa candidature. Mais a-t-elle une vision étroite des faits ? Avons-nous rogné sur l’enquête pour parvenir rapidement à des conclusions, avec le biais de confirmation habituel ?
Considérez raisonnable
Eastwood ne traîne pas au tribunal pour raconter son histoire. Les plaidoiries ont eu lieu alors que le film n’en était pas à la moitié. Les délibérations du jury, de la manière 12 hommes en colère par Sidney Lumet, prennent plus de temps que prévu. La conscience de Justin semble avoir le dessus sur son sens pratique. Mais pour combien de temps ?
Avec des flashbacks bien équilibrés et des clins d’œil au film noir – le Québécois Yves Bélanger est le directeur de la photographie –, Juré n°2 critique le système judiciaire américain. Faith est-elle prête à laisser ses ambitions personnelles compromettre son sens de la justice ?
Clint Eastwood, qui incarnait l’ordre public au cinéma, nous ramène à notre propre conception de l’éthique et de l’équité. On se demande forcément ce qu’on aurait fait à la place de tous ces personnages ambigus, qui ont des côtés sombres et une grande humanité. D’autant plus que Juré n°2 se termine par une fin ouverte, qui donne lieu à toutes les interprétations.
À propos de Crave
Drame
Juré n°2 (VF : Juré mo 2)
Clint Eastwood
Avec Nicholas Hoult, Toni Collette, JK Simmons
1 h 54
7,5/10