Philippe Armary déclare son amour aux Pyrénées dans un film

Philippe Armary déclare son amour aux Pyrénées dans un film
Philippe Armary déclare son amour aux Pyrénées dans un film

Pays du jouet. Un nom qui sonne comme un univers enfantin. Philippe Armary y traîne ses premiers jouets, dans ce berceau paternel. Né à Orthez où il a grandi, le réalisateur a passé chaque été de son enfance dans cette vallée de Gavarnie et la montagne grandiose n’a pas tardé à conquérir son cœur. Plus tard, à peine adulte, elle lui offrira l’amour qui accompagne ses journées depuis quatre décennies.

Il marche. Souvent. Parmi les marmottes, les rapaces et les troupeaux de moutons. Observé discrètement – ​​peut-être – par un ours brun, enivré par le parfum des iris. Alors qu’il passe le cap du demi-siècle, le réalisateur éprouve l’irrésistible envie de célébrer cette montagne dans un documentaire. « J’ai voulu montrer sa beauté sauvage, ce décor majestueux », rembobine Philippe Armary. Depuis 2017, chaque randonnée est l’occasion de capturer des images de cette nature flamboyante.

La maladie lui donne les mots

Des images mais pas encore de mots. Son corps lui fournira les maux dont il faudra parler. En 2022. « C’est au moment où la maladie s’est déclarée que j’ai senti l’histoire du film prendre forme en moi », raconte-t-il. Un cancer généralisé attaque ses os et emporte le squelette de son histoire. « Dans ces moments-là, nous cherchons des repères dans notre vie, un sens à notre existence », confie l’artiste de 58 ans.

Goethe disait qu’il marchait pour savoir où il allait. Philippe Armary part à la recherche d’où il vient. « J’ai l’image de ce chêne dans la montagne qui se dresse quoi qu’il arrive grâce à ses racines profondes qui lui donnent sa force », se souvient le Béarnais.

Affaibli par ce crabe, le quinquagénaire se lance à la recherche de cette force. Le réalisateur prend alors sa caméra et la place devant son vieux père pour un entretien confessionnel. Philippe Armary ne sait presque rien de la jeunesse de son père. « Mon père n’a jamais parlé de son enfance paysanne, de sa première vie de berger. C’était tabou. »

« C’est au moment où la maladie s’est déclarée que j’ai senti l’histoire du film prendre forme en moi »

L’objectif de Philippe Armary assiste alors à la rencontre authentique d’un fils avec son père, en larmes de livrer enfin ses secrets. Plus qu’un énième documentaire magnifiant la faune et la flore d’un territoire sauvage, « Enfant de la montagne en Pays Toy » raconte l’histoire de ce berger, Marcel Armary qui, à 20 ans, fit le choix déchirant de quitter sa tendre vallée. pour l’amour d’un professeur de la ville. Il fera carrière comme ingénieur électronicien sur le bassin de Lacq.

Les somptueuses images de la montagne se mêlent délicieusement aux scènes reconstituées de la romance de Marcel et Huguette. Et comme pour parfaire cette entreprise de transmission, les rôles des deux jeunes amoureux sont incarnés par Rémy et Axelle, enfants de Philippe et Cathy. “A travers notre propre histoire familiale, ce film est une quête d’identité qui peut être universelle”, estime l’auteur.

Claque en commentaires

La voix off grave de Philippe Armary est un guide chaleureux dont l’accent fait résonner l’écho de cette montagne. Pas de commentaire touristique, botanique ou écologique, mais une verve poétique. « J’ai écrit tous les textes là-bas, en marchant. J’avais besoin de l’énergie des montagnes pour écrire. » Auteur et compositeur, Philippe Armary livre des slams tendres et une partition musicale qui accompagne le spectateur. Son parcours, devant l’écran, se transforme alors en méditation.

Personnage principal de cette œuvre magnifique, la montagne chante à l’oreille du public. Le cri d’une marmotte, le tintement d’une cloche de troupeau, le chant d’un oiseau, le crépitement de la pluie sur un lit de feuilles ou le souffle du vent offrent une délicieuse sensualité à la mise en scène.

Un voyage de résilience

Philippe Armary avait entamé un voyage cinématographique et le réalisateur s’est finalement lancé dans un voyage qu’il qualifie lui-même de résilience. « Notre histoire ne nous définit pas entièrement, mais elle nous aide à tracer notre propre chemin, à travers des choix qui nous appartiennent », conclut Philippe Armary.

Le film sera projeté en avant-première le 1er janvier, en privé, à l’occasion des 90 ans de Marcel Armary, à l’Ehpad Jeanne-d’Albret à Orthez où résident les deux parents de Philippe. Et le rêve du réalisateur devrait se réaliser en février, avec une projection à la Maison de la Vallée, à Luz-Saint-Sauveur. Pour l’avenir, le réalisateur ne cache pas son envie de partager son film avec le public d’Orthez au Pixel et dans toutes les salles qui souhaitent l’accueillir.

 
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