l’essentiel
Le Festival de Toulouse accueille lundi Kyle Eastwood et ses musiciens pour un hommage musical cinématographique à la figure tutélaire de Clint Eastwood, son père acteur-réalisateur. Échange.
Comment va ta famille?
Je viens de passer quelques jours à Carmel, en Californie, avec mes parents vieillissants. Ma mère a 92 ans et mon père 94 ans, donc j’ai besoin de passer du temps avec eux, c’est important.
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Vous allez jouer en quintet pour le Festival de Toulouse, quel sera votre répertoire ?
Nous allons rendre hommage à mon père, à son cinéma et à tous les grands compositeurs qui ont composé la musique de ses films. Nous avons juste un peu changé les arrangements évidemment pour le quintet mais c’est pratiquement la même musique que nous avons jouée pour la tournée « Eastwood Symphonic ». Nous jouerons donc bien sûr des musiques d’Ennio Morricone, de Lalo Schifrin comme « Magnum Force » de la série de films « Inspecteur Harry », des musiques du western « Impitoyable » et bien d’autres.
Comment les avez-vous choisis ?
Nous en avons choisi quelques-uns qui pouvaient être joués indifféremment en quintette et en symphonie et nous les avons arrangés différemment de leurs enregistrements originaux. Et nous avons puisé dans ce vaste répertoire mais sans les dénaturer, ils sont toujours reconnaissables à eux-mêmes. Ce fut un grand plaisir de jouer ce projet avec ces grands musiciens de l’Orchestre Symphonique National de Prague. Nous avions également enregistré avec l’Orchestre National de Lyon pour la chaîne Arte.
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Quels titres sont parmi vos favoris ?
C’est une bonne question ! J’en ai joué beaucoup mais j’aime bien la musique du film « La Sanction » (1975) réalisé par mon père, c’est un superbe morceau de John Williams. Et, au-delà de ça, c’est un vrai plaisir de jouer cette musique que je connais depuis tout petit et dont j’adore les partitions. Et puis, quand on y pense, la musique de film est très importante, et plus que ce que les gens imaginent parfois. Si on l’enlève dans un film, le résultat ne sera pas le même à l’écran et dans l’imaginaire des gens. La musique améliore notre perception d’un film c’est sûr, on le voit avec la musique de « ET » ou « Jaws » de John Williams notamment.
La musique et le cinéma sont intimement liés dans votre vie, ne regrettez-vous pas de ne pas avoir embrassé une carrière d’acteur ?
Je suis très contente de faire de la musique. J’adore le cinéma qui est mon autre passion mais la musique me suffit amplement. Et j’aime aussi faire des bandes originales pour des films parfois donc j’aborde le cinéma par la musique aussi donc ça me convient ! Et ça fait quelques années que ça dure.
Et d’ailleurs, apparemment, vous êtes le seul membre de la famille à avoir réussi dans le secteur de la musique…
Oui ! (rires) La musique a toujours été importante dans ma famille. Mon père m’a fait découvrir de nombreux styles musicaux quand j’étais très jeune, ma mère a toujours adoré ça aussi donc j’ai toujours entendu du jazz et des bandes originales de films à la maison, j’ai grandi dans une maison avec tout ça dans les oreilles donc tout a un sens dans le fin!
Quel type de cinéma aimez-vous ?
Je regarde beaucoup de documentaires, de thrillers, de films historiques, basés sur des faits réels. Je regarde probablement plus de documentaires que de drames ! J’aime davantage regarder des films sur des personnes et des faits réels.
Et le cinéma français ?
J’ai grandi avec les films de la Nouvelle Vague. Mon père m’a montré beaucoup de films des années 40, 50, 60 donc je connais cette cinématographie européenne et française et ces réalisateurs qui ont eu beaucoup d’influence sur le Septième Art aux Etats-Unis.
Vous avez souvent l’occasion de venir dans notre région qui est celle de Claude Nougaro décédé il y a 20 ans. Est-ce-que tu le connais?
Oui, je l’ai rencontré une fois à Los Angeles dans les années 1980. Il est venu enregistrer un album avec le bassiste Benny Brunel donc je l’ai rencontré lors des sessions d’enregistrement. Et je connais bien la région, je viens souvent à Toulouse, à Marciac et j’adore le sud de la France, c’est une région superbe.
Êtes-vous préoccupé par la situation politique dans votre pays ?
C’est le cadet de mes soucis, le sujet le moins important au monde et la politique aux États-Unis traverse une période terrible. C’est triste et nous n’avons pas vraiment le choix, j’ai peur que Trump revienne au pouvoir de toute façon ! C’est un peu effrayant et j’espère que nous aurons un autre choix à l’avenir.
