Samuel Le Bihan présente en avant-première le téléfilm « Seul »

Samuel Le Bihan présente en avant-première le téléfilm « Seul »
Samuel Le Bihan présente en avant-première le téléfilm « Seul »

Samuel Le Bihan est un acteur né. C’est vrai qu’au début, il voulait être peintre, ce qu’il est finalement devenu au fil du temps, puisqu’il a réussi à créer avec tous ses films et tous ses rôles, une sorte de peinture qui lui correspond, qui est très cohérente. Il y avait Norbert dans Capitaine Conan par Bertrand Tavernier en 1996 puis après tout suivi avec notamment Le pacte des loups par Christophe Gans en 2001, ce qui fut un élément très fort dans sa carrière. Aujourd’hui, il est au coeur du téléfilm Seul de Pierre Isoard qu’il présentera en avant-première et hors compétition au Festival Film & Musique de Film de La Baule qui se déroule du 26 au 30 juin. Il est également membre du jury et Claude Lelouch en sera l’invité d’honneur. dixième édition, pour célébrer ses 60 ans de carrière.

-: Seul, c’est l’histoire d’Yves Parlier et Rémy Fière, auteurs d’un livre retraçant leur Vendée Globe, notamment celui du navigateur. Cet incroyable homme qui a démâté, qui a réparé tout seul son mât avant de franchir la ligne d’arrivée 33 jours après le vainqueur. Ce film nous confronte à nous-mêmes. Nous nous demandons ce que nous poursuivons finalement lorsque nous créons ce genre de défi.

Samuel Le Bihan: Ce qui est drôle, c’est que même lorsqu’on demande à Yves Parlier pourquoi il n’a pas abandonné, pourquoi il a absolument insisté pour réparer son bateau tout seul et continuer la course, il est incapable de répondre. Il était contraint par quelque chose d’imposant : il devait finir. Et je crois que c’est ça la vie, il faut la nourrir de passions et c’est ce qui nous fait vivre la vie avec du feu, du désir, de la curiosité, des rencontres.

C’est un terrain de jeu et finalement, peut-être que tout ça ne sert à rien, mais c’est peut-être ce qui ne sert à rien, qui sert à quelque chose. Artistes, par exemple, nous ne soignons pas les gens, nous ne créons pas d’outils qui aideront la planète. Mais en fin de compte, c’est notre vision du monde. C’est une vision du monde qui se ressent chez des gens peut-être un peu plus sensibles.

« Le monde est aride et je trouve que les artistes sont là pour vous connecter entre le conscient et l’inconscient. Peut-être pour tout remettre en ordre, un peu comme les rêves c’est dormir, une manière pour le cerveau de ranger les choses. les choses à leur place.

Samuel Le Bihan

vers -

Vous avez vécu en Bretagne et quand on vous voit dans le film, on a l’impression que vous avez le pied marin. Vous êtes-vous retrouvé dans ce rôle ? En tout cas, dans l’attitude d’Yves Parlier, ne jamais baisser les bras.

Alors, sachez que je suis issu d’une famille de marins. Mon grand-père était pêcheur, mon arrière-grand-père aussi, mais eux étaient pêcheurs à la voile. Mon père l’a fait et c’est ainsi qu’il m’a appris à naviguer. Quand j’étais adolescent, son grand rêve était de trouver un bateau et de nous y emmener. Nous vivions en banlieue parisienne et pendant les vacances, nous étions en Bretagne et il nous emmenait naviguer, il nous apprenait à naviguer.

Et là, on a recommencé à naviguer, mais là, attention, ce n’est pas de la voile de loisir, c’est de la voile sportive. Et c’était dur, je n’avais jamais vécu ça. J’ai découvert quelque chose. Même le réalisateur, Pierre Isoard, venait de faire un peu de voile. Et cette histoire nous a fascinés, on s’est dit : «Allez, faisons-le« Il a écrit le scénario, il a réalisé le film et nous avons réussi à convaincre la chaîne de nous donner de l’argent, mais en vérité, nous ne savions pas si nous y arriverions. Nous ne le savions pas du tout. Et puis on a ramené une journée de tournage, puis une deuxième et une troisième. Chaque film vous apporte quelque chose de spécial. Cela peut être de beaux souvenirs ou de belles rencontres. Seul, cC’était une expérience, l’envie de vivre quelque chose lié à notre métier, mais de le vivre avec force.

Dans le film, votre personnage doute. Il repense à son enfance, notamment lorsqu’il a commencé à naviguer et à rêver d’aventures. De quoi rêviez-vous quand vous étiez enfant ?

Quand je suis allé à l’université, je ne sais pas, c’était peut-être une façon de me rendre intéressant, je disais à tout le monde : tu verras, plus tard, je serai célèbre, tu me verras à la télévision. C’est drôle que tant d’années plus tard, ce désir, ce besoin se réalise. C’est complètement fou. Je pense que j’avais besoin de montrer que j’existais. Je le dis souvent, j’ai l’impression qu’il fallait que je grimpe au sommet de la colline pour planter l’étendard « Le Bihan », pour dire : nous sommes quelque chose. C’est le besoin d’exister, de prendre sa place dans cette société.

“Je voulais changer mon destin, je voulais qu’il ressemble à autre chose.”

Samuel Le Bihan

sur -

Vous êtes membre du jury du Festival Film & Musique de Film de La Baule. Est-ce difficile de devoir juger le travail des autres ?

C’est toujours injuste, en fait. Quoi qu’il arrive, ce sera seulement la sensibilité d’un jury. Tous ces prix dans le monde artistique, ça permet évidemment d’attirer l’attention sur des œuvres auxquelles on n’aurait même pas pensé. Le fait que ce soit sélectif, ça vaut le coup parce qu’artistiquement, il y a une nourriture, il y a quelque chose à en garder, mais de toute façon, le résultat, quoi qu’il arrive, sera toujours très injuste.

Êtes-vous enfin prêt à présenter Seul à La Baule ? Parce que nous sentons que ce film vous tient particulièrement à cœur.

Oui, je suis vraiment ravie qu’il l’ait mis dans la sélection, donc pas officielle puisque je suis dans le jury et que je ne peux pas voter pour mon film. Mais d’un autre côté, il sera présenté au public. Ça me fait plaisir et ça me fait peur. En fait, on utilise toujours des masques de personnages pour parler de nous, mais parfois plus que des autres. Et là, le masque d’Yves Parlier, c’est peut-être pour ça que j’ai fait ce métier, tout simplement.

 
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