Publié24 novembre 2024, 14h20
Musique: Les secrets derrière le dernier engouement de Kendrick Lamar
Une surprise totale, même pour son label, des légendes saluées ou rayées et le début d’une nouvelle ère. « GNX », le nouvel album du rappeur californien Kendrick Lamar, est l’événement musical de cette fin d’année.
Et du coup, le monde de la musique s’est arrêté de tourner, vendredi 22 novembre vers 18 heures, les oreilles rivées sur le dernier album de Kendrick Lamar, « GNX ». Un projet totalement inattendu, comme en témoignent les sources qui évoquent la surprise du label Universal, informé… le matin de la sortie.
La marque d’un artiste en totale liberté, dont les rimes chantées sur douze titres ont suscité une multitude de réactions et d’interprétations. Retour sur les premiers enseignements d’un album événement.
Kendrick Lamar vs Drake, le coup de grâce
Plus qu’une toile de fond, la confrontation entre lui et le rappeur Drake en 2024 est omniprésente tout au long de ces 44 minutes de musique. Outre des références directes à ce qui apparaît comme le moment charnière d’une carrière, Kendrick Lamar fait de son succès à l’issue de cette opposition le point de départ d’un règne, tel un général auréolé d’une victoire sur le champ de bataille. Une époque d’indépendance, loin de son label TDE, porteur de la voix de Compton et de la banlieue sud de Los Angeles, qui ont construit son identité à la fois d’homme et d’artiste.
Légendes et controverses
Evoluant depuis plus de quinze ans dans une industrie hip-hop triomphante, mais en manque de nouveaux héros, l’artiste de 37 ans convoque des légendes, invoquant son respect pour les uns mais n’hésitant pas à en confronter d’autres. Immense Source d’inspiration pour le Californien, le New-Yorkais Nas est évoqué dans le titre d’ouverture « Wacced out murals » comme le seul à l’avoir soutenu au moment de la polémique du Super Bowl (NDLR : Kendrick Lamar a été choisi pour se produire à la mi-temps). du match à la Nouvelle-Orléans le 9 février. Un manque de respect pour Lil Wayne, originaire de la ville, disent ses défenseurs). La connexion prend tout son sens sur le titre « Man at the garden », reprenant la structure du classique « One Mic ».
Pour les raisons évoquées plus haut, Lil Wayne est légèrement égratigné, ce qui a valu à Kendrick Lamar une réponse plus qu’agacée de la part de ce dernier, tandis que Snoop Dogg n’est pas non plus épargné pour avoir reposté « Taylor Made Freestyle », le clash de Drake réalisé grâce à l’intelligence artificielle.
L’ombre de 2Pac plane également sur cette production, du sample de « Made Niggas » sur « Reincarnated » aux doubles lectures rapprochant « GNX » de « Makaveli – The Don Killuminati », le dernier album enregistré par la légende avant sa mort. .
Nouvelle ère
Figure historique de l’histoire du rap, 2Pac a incarné Los Angeles auprès du grand public comme aucune autre figure durant les derniers mois de sa vie. Dans sa nouvelle vie d’artiste, après son départ de TDE, Kendrick Lamar s’impose comme le grand homme d’une nouvelle génération et comme le garant de l’esprit de la ville y compris de son identité culturelle. La chanteuse de Mariachi (musique traditionnelle mexicaine) Deyra Barrera a eu « la plus grande opportunité de sa carrière », selon ses propres mots, en apparaissant sur trois chansons.
D’autres rappeurs californiens (Hitta J3, Peysoh, Young Threat…) évoluant dans l’ombre sont promus, notamment sur le titre « GNX », mais pas ses anciens amis Black Hippy Schoolboy Q, Ab-Soul et Jay Rock, pourtant plus talentueux, et avec des carrières solo accomplies. Des litiges dus au passage du temps ? Pas vraiment, mais la nécessité pour K-Dot de commencer une nouvelle histoire.
Une nouvelle histoire aux inspirations sonores hyphy, dans la continuité du single anti-Drake « Not Like Us », son plus gros succès à ce jour, avec les beatmakers Mustard, Dahi, Kamasi Washington et l’architecte sonore de la pop actuelle Jack Antonof, producteur de Taylor Swift. . Autant d’éléments qui font de « GNX » plus l’esquisse d’une nouvelle ère qu’un album punchy comme l’étaient ses classiques « Good Kid, MAAD City », « To Pimp a Butterfly » et « DAMN ». « . La suite s’annonce passionnante…
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