J’aime un peu, beaucoup, passionnément… à la folie

J’aime un peu, beaucoup, passionnément… à la folie
J’aime un peu, beaucoup, passionnément… à la folie

Diane est une étrangère. UN tout le monde, donc un peu madame. Tout ce qui la distingue, au moins un peu, c’est son travail de photographe. Abonnée de longue date de ce Lou Trenet, elle la connaît sur le bout des doigts. Ses habitudes – sa commande dans tel café à Paris –, ses préférences – florales et autres – parvenant même à trouver son adresse, rue Madame dans le 6e arrondissement. Plus que de la connaître, elle l’adore. En termes simples, Diane est obsédé par Lou. Alors qu’elle vit son quotidien dans l’ombre rassurante de l’anonymat, elle ne rêve que d’une chose : se rapprocher de Lou Trenet.

Une réalité qui devient possible grâce à ce contact commun. Une certaine Cléo, comédienne en devenir, » spontané et généreux », qui invite Diane à son cours de théâtre. Un cours auquel Lou participe également. La voici, sa chance : profiter de cette heureuse coïncidence pour interagir avec la jeune femme, pour la première fois. Apprendre à se connaître, enfin. Faites-vous connaître, avant tout. Être vu. Entrez dans cet univers – et ne le quittez plus jamais.

Au fil des échanges entre les deux jeunes femmes, Lou montre l’envers de la médaille de son statut : celui où le rôle qu’on se donne peut finir par nous étouffer, peut-être aussi nous faire oublier qui nous sommes. .

« Quand vous devenez une personnalité publique, les autres sentent que vous leur appartenez un peu, car ce sont eux qui ont construit votre réussite. Alors ils se permettent tout et n’importe quoi. Je ne sais même plus si je m’appartiens plus, pour être honnête. »

Lou Trenet s’estime chanceuse, bien sûr : il n’en reste pas moins que la réalité lui donne du fil à retordre. Parce qu’il participe à un monde qui subsiste de apparence, beauté, luxe. Un monde dans lequel il faut se créer une vie idéale, toujours rose, d’une douceur indécente. Quitte à cacher des moments de doute, des moments de faiblesse, des nuits de solitude. Sans oublier la vraie bête noire de cette histoire : un abonné anonyme ce qui finit par tout faire disparaître.

Voici le premier roman de Camille Yolaine – et quel roman ! Avec J’aimenous plongeons tête première dans un thriller psychologique qui fascine dès les premières lignes. Si l’auteur ne révolutionne pas le genre, voire même que la conclusion est presque attendue (mais ne serait-ce pas le but de cette lecture, finalement ?), ce livre est plus qu’agréable.

Avec des chapitres courts et bien rythmés, la tension augmente au fil des pages avec un effet crescendo tout simplement délicieux. Difficile de reprendre son souffle : on dévore ce roman à toute vitesse, c’est comme ça.

Comment conclure ? Simplement. Un grand bravo à ce nouvel écrivain francophone et une petite question : à quand le prochain ?

 
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