Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il n’a pas été le patron de l’équipe de France en 1998, même s’il en a été le héros lors de la finale, c’est bel et bien dans le rôle de capitaine et de leader que Zinédine Zidane a vécu l’Euro 2004 et la Coupe du monde 2006. Un souvenir marquant pour Éric Abidal, présent lors de ces deux tournois, et qui, avec le recul, partageait son avis sur le fameux numéro 10.
Certains joueurs ne restent que quelques mois ou quelques années en équipe nationale. Zinédine Zidane y a passé 12 ans, et il savait presque tout. De son doublé inaugural lors de sa première sélection contre la République tchèque jusqu’à cette finale maudite contre l’Italie, « ZZ » a écrit des pages sacrées de l’histoire du football français.
En 1998, le gamin de Castellane voit sa tête jetée sur l’Arc de Triomphe après son doublé contre le Brésil, devenant ainsi une véritable icône. Pourtant, c’est bien en 2006 que Zidane, également blessé lors du fiasco du Mondial 2002, signe son meilleur tournoi international. Et Éric Abidal, titulaire sur le flanc gauche de la défense française, est encore bluffé.
Eric Abidal très élogieux envers Zinédine Zidane
Déjà en 2015, dans une interview à la radio « Onda Cero », il révélait toutes les bonnes choses qu’il pensait de l’ancien joueur de la Juventus, prédisant même – à juste titre – qu’il deviendrait l’entraîneur du Real Madrid :
C’est le joueur qui m’a le plus excité. Au début, je ne le voyais qu’à la télé, mais quand je jouais avec lui, je le voyais à un très, très haut niveau. Intelligent, humble, il a tout gagné sans jamais chercher la reconnaissance des gens… Je le vois comme le futur entraîneur du Real Madrid.
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Sur les ondes de RMC, Abidal a particulièrement ciblé le quart de finale face au Brésil, lors duquel « Zizou » a réalisé un véritable récital. Il expliqua ensuite, toujours admiratif :
Il a commencé avec une roulette. C’était un match énorme pour toute l’équipe. En face de nous, nous avions les meilleurs joueurs du monde. Mais nous avons eu la chance d’avoir le meilleur technicien qui puisse exister dans le football : Zidane. C’est lui qui a le plus effrayé l’équipe brésilienne. Il était en pleine forme. Il l’a démontré tout au long de la compétition.
Cette épopée en Allemagne reste l’un des souvenirs les plus marquants de la carrière d’Abidal, qui n’a plus jamais connu autant de bonheur en équipe de France. L’ancien défenseur de l’Olympique Lyonnais a finalement raccroché les crampons en 2014, non sans avoir auparavant lutté contre une grave maladie du foie. Mais il a pu faire son choix selon ses propres conditions :
C’était plus mental que physique. Il arrive un moment où le sportif n’a plus la même envie qu’avant de se lever, d’aller s’entraîner et de tout donner. C’est le signe qu’il n’en reste plus grand chose. Je voulais jouer pour l’Olympiakos jusqu’à la fin de la saison, mais dans ma tête, je n’en pouvais plus. La meilleure fin pour un athlète, c’est lorsqu’il décide de s’arrêter lui-même et non à cause de blessures.
Malgré une fin de course terrible, avec ce coup de tête qui a tout gâché, Zinédine Zidane continue d’être encensé par l’écrasante majorité de ses coéquipiers – à l’exception de Lilian Thuram. Pour eux, le génie de « Zizou » et son niveau incroyable lors du Mondial 2006 priment sur son écart, et Éric Abidal ne déroge pas à la règle. Une grande marque de respect.