Nous sommes arrivés avec 14 musiciens au total mais nous ne regrettons absolument rien. C’était un pari, mais gagnant.
« C’est presque un hasard si nous sommes ici puisque l’enregistrement devait initialement se faire en Corse et qu’il a finalement échoué pour des raisons logistiques. Nous nous sommes ensuite tournés vers notre ingénieur du son Alban Moraud qui a des racines charentaises et il nous a recommandé ce lieu. Nous nous sommes organisés en quelques jours et sommes arrivés avec quatorze musiciens au total mais nous n’avons absolument aucun regret. C’était un pari mais un pari gagnant », explique le producteur qui prévoit la sortie de l’album « A voce di a terra » en novembre prochain. “Cela nous permettrait de programmer toute une série de concerts en 2025 qui sera l’année des 150e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel.
La casse du siècle par un artiste charentais à Modillons
Le plasticien Kegrea raconte de belle manière l’histoire de la plus ancienne casse de France, à Fléac, et de ceux qui l’ont gérée pendant cinquante ans. Une immersion émouvante dans le temps, à découvrir à l’espace culturel Les modillons, à Vindelle. Vernissage ce vendredi 14 juin à partir de 18h, entrée gratuite.
Car l’auteur du très célèbre « Boléro » est bel et bien l’inspirateur d’Éléonore Pancrazi, 34 ans, originaire de Corse. « Ce sont des mélodies populaires corses arrangées par Maurice Ravel alors qu’il avait à peine 20 ans. Ce sont des partitions qui n’ont jamais été imprimées et que je suis allée chercher au musée corse de Corte et le reste de l’album tourne autour de ça”, a expliqué cette semaine la mezzo-soprano qui a enregistré à Modillons cinq jours à raison de dix heures par jour. .
Une ancienne écurie transformée en studio d’enregistrement
« C’est un endroit extraordinaire et que je n’ai jamais connu auparavant. Un lieu paisible mais avec une acoustique incroyable », poursuit le chanteur lyrique. Un joli compliment pour la fondatrice en 2011 de la résidence artistique et consultative « Les Modillons » Catherine Mallet qui précise : « C’était une ancienne écurie qui se trouve à 300m2 de superficie avec des plafonds pouvant atteindre six mètres de haut. Au départ, nous accueillions des plasticiens mais depuis l’année dernière, nous avons ajouté une simple porte isolante avec les ingénieurs du son Alban Moraud et Alexandra Evrard et nous en sommes déjà à notre cinquième enregistrement. Même si j’avoue que pour celui-là et un artiste aussi prestigieux, c’était un peu un crash test ! »
Sur place ce mercredi, un simple quatuor à cordes et un piano accompagnaient Éléonore Pancrazi mais une harpe, un accordéon, un orgue, une mandoline, une guitare et un trio de chanteurs étaient déjà venus depuis dimanche enregistrer l’album de la chanteuse.
« Je me suis toujours dit que je ne ferais un album que si quelqu’un me proposait quelque chose et tant pis si je n’en faisais pas. Je pars du principe qu’il faut laisser la vie faire les choses, a encore précisé le chanteur lyrique. La proposition de Samuel Hengebaert est finalement arrivée et c’était la main du destin. Il s’avère que c’est le moment idéal car j’ai la trentaine, je suis plus mature. Dès qu’il m’a contacté, j’ai su ce que je voulais enregistrer et la vie fait bien les choses. »
Malgré la fin des enregistrements et son départ de Charente ce vendredi matin, la voix puissante et envoutante d’Éléonore Pancrazi hantera longtemps les murs de l’ancienne écurie Vindelle.
