“Nous avons encore un peu de temps devant nous, le temps de nous habituer à l’idée. je vais bien, le vertige de l’annonce est passéc’est mieux là-bas ! Nous commençons à nous réjouir d’être du côté de la vie. Cela fera trois.“
En décembre dernier, dans l’émission de France 5 C à toiLa comédienne Mélanie Thierry a officialisé l’arrivée d’un petit dernier dans la famille qu’elle forme avec son mari le chanteur Raphaël Haroche (dit “Raphaël”) et leurs enfants, Roman (né en 2008) et Aliocha (né en 2013). Le 10 mai 2024, ce troisième bébé (dont le prénom n’a pas fuité) s’est enfin présenté, à la grande joie de ses parents et de ses frères. « Je suis très heureuse d’avoir eu un troisième filss’est réjouie, deux mois plus tard, sa mère dans le magazine Elle. Trois garçons, je trouve ça merveilleux. Ils ont des âges tellement différents que leur père et moi partageons des choses différentes avec eux. Avec Raphaël on n’a jamais autant ri, jamais autant pleuré, un petit truc nous bouleverse. Le regard de mon fils aîné sur le petit me fait monter les larmes aux yeux. C’est formidable de revivre les émotions d’avoir un nouvel enfant.
Et ce n’est pas l’heureux papa qui va la contredire ! “Oui, c’est merveilleux, il a avoué en juin Version féminine. Mes deux premiers fils, âgés de 15 et 10 ans, sont pour moi des exemples, je les admire, j’aime leur esprit, leur façon de percevoir le monde, leur tendresse, leur humour. C’est aussi heureux d’avoir un bébé, on oublie à quel point il est miniature, précieux, fragile.»
Raphaël est l’héritier d’une série de tragédies
Le chanteur connaît très bien la fragilité de la vie car sa famille l’a malheureusement déjà remarqué. En 1974, un an avant sa propre naissance, ses parents ont perdu un petit garçon d’à peine six mois nommé Fabrice. Conçu dans la démarche, il confie : «Je ne serais pas arrivé ici sans cette tragédie.» Il s’appelait aussi Raphaël car ce prénom signifie «Dieu guérit» en hébreu.
Cette perte fait écho à une autrequi s’est produit quarante ans auparavant et qui a longtemps traumatisé l’artiste. Au début des années 1930, ses arrière-grands-parents maternels, Alfred et Suzanne Lang-Willar, partent en voyage en Chine. Après quelques mois, ils embarquent sur le tout nouveau paquebot français Georges–Philippe who leaves Asia for Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Là, ils rencontrent le célèbre reporter Albert Londres avec qui ils sympathisent.
Dans la nuit du 16 au 17 mai 1932, le vaisseau amiral de la Maritime Shipping Company prend feu puis coule au large d’Aden (actuel Yémen). Quarante-neuf passagers sont morts, dont Albert Londres. Les ancêtres de Raphaël survivent. Avant de mourir, le journaliste leur confie des documents importants qu’ils doivent rapporter en France. Un avion vient les récupérer quelques jours plus tard au Yémen. Et puis l’impensable se produit. L’avion s’écrase dans les Apennins (Italie). Les arrière-grands-parents de Raphaël décèdent également. Et ce n’est pas fini…
Il a surmonté sa phobie
Vingt ans plus tard, ses grands-parents maternels juifs se sont réfugiés en Argentine pour échapper au régime nazi. Ils ont un accident de voiture à Buenos Aires et sa grand-mère est décédée. Le grand-père revient à Paris avec sa fille de 5 ans, la maman du chanteur. Ce dernier parle de“accidentologie” et s’étonne : « Ce qui m’impressionne, c’est la façon dont un accident peut créer des lignes de fracture sur trois ou quatre générations..»
Car s’il ne craint pas les voyages en bateau ou en voiture, il a depuis longtemps, comme Elodie Gossuin, très peur de prendre l’avion. Même si ses chansons parlaient toujours beaucoup de routes et de voyages, il évitait ce moyen de transport… sous prétexte qu’il ne connaissait pas le pilote ! Lorsqu’il s’est retrouvé dans un avion, il s’est bourré de sédatifs et s’endormait généralement une demi-heure après le décollage. Ce n’est que vers la trentaine qu’il décide d’agir : il prend des cours de pilotage et parvient à vaincre cette phobie.
Fils refuge breton
Aujourd’hui, l’interprète avec Jean-Louis Aubert du tube Sur la route (2003) sait voler mais préfère partir en vacances en France, en train ou en voiture. Il y a quelques années, avec sa femme, ils ont acheté une magnifique villa sur l’île bretonne de Bréhat où ils aiment recharger leurs batteries.
C’est là qu’il compose des chansons dans lesquelles il rend hommage à ses proches décédés. Comme Somnambule (2015) où il demande : «Si jamais je m’endors avant / Y a-t-il de la vie demain ? / Allons-nous reconnaître les nôtres ? Ou je suis revenu (2021) : «Je reconnais les morts à leur voix / Et toute la nuit jusqu’à l’aube j’attends chers invités.»
Ironie du sort, le clip de cette dernière chanson a été en partie tourné à l’aérodrome d’Abbeville (Somme) et Raphaël y pose en bomber à côté d’un avion. Il a définitivement exorcisé le traumatisme familial et en est certain : il n’imitera pas Buddy Holly, Ritchie Valens, Otis Redding ou Glenn Miller, dieux de la musique, emportés trop jeunes dans des accidents d’avion.