les douces confidences d’Helmut Fritz sur sa vie de mari et de père

les douces confidences d’Helmut Fritz sur sa vie de mari et de père
les douces confidences d’Helmut Fritz sur sa vie de mari et de père

« Je vais dans les Costes boire un verre / Mais la serveuse m’épate / Je n’ai pas de réservation / Je sors avec un air de con / Ça m’énerve »chantait Helmut Fritz en 2009. Ce tube a permis à l’artiste, qui se rêvait en rock star, de devenir une icône de la décennie. Quinze ans après ce succès aussi incroyable qu’improbable et alors qu’il faisait partie de la tournée J’ai un sentimentle chanteur de 49 ans est revenu sur sa carrière, ses bons et mauvais souvenirs et sa vie privée pour Multi-Loisirs.

Helmut Fritz : “Ça m’énerve, c’était pour se moquer de cette hype parisienne à l’heure où je suis au chômage”

Multi-Loisirs : Vous avez commencé votre carrière loin de la , en tant que vendeur. La chanson a-t-elle toujours été un rêve ?

Helmut Fritz : Oui. C’était déjà quelque chose que je pratiquais comme beaucoup d’adolescents aux rêves de rock star, en amateur dans des groupes. J’ai chanté, j’ai fait beaucoup de reprises et j’ai écrit les premières chansons.

Pouvons-nous revenir sur l’histoire à succès de ça m’énerve ?

C’est assez inhabituel dans le sens où ce n’était pas du tout prémédité. Ce n’était pas non plus le chemin que je voulais prendre, c’était vraiment un raccourci que j’ai choisi par défaut lorsque j’ai réalisé que j’avais tout abandonné pour exercer ce métier à l’âge de 30 ans et que je n’allais pas y parvenir. parce qu’au bout de trois ans, mes compositions pop n’aboutissaient à rien et surtout je n’avais aucun contact avec la musique. Un jour, j’étais vraiment désespérée, j’ai décidé de devenir rusée et de faire un truc tellement fou qu’il faudrait regarder à quoi ça ressemblait. J’ai créé ce personnage et j’ai écrit cette chanson très vite et puis contre toute attente, ça a été le déclencheur, ce qui a changé ma vie.

Ce n’était pas prévu ?

C’était un appel à l’aide pour dire « Oh les gars, je fais de la pop, mes chansons sont bonnes, quand j’envoie des mails, ils ne me répondent pas, quand je reste au pied des maisons de disques à attendre une réponse artistique ». réalisateur, les gens pensent que je suis fou, eh bien je vais passer par Internet. C’est grâce à MySpace que j’ai pu mettre la chanson en ligne, que les gens l’ont vue, que très vite j’ai rencontré des gens des maisons de disques et que j’ai signé.

Comment est né ce personnage très atypique, sorte de parodie de Karl Lagerfeld ?

Voir le documentaire Lagerfeld Confidentiel dans lequel je vois que Karl a vraiment fait de lui une marionnette et de sa vie un théâtre dans lequel il se met en scène chaque jour… J’ai trouvé ça fabuleux. Quand on voit ça, je me dis qu’il faut que je m’en inspire, que je prends cet accent, que j’assommer un peu Paris, que je mets un gros beat électro derrière ça qui va créer un petit buzz et avec ce buzz , je vais vous montrer mes vraies chansons. Mais le buzz est devenu la signature, le marqueur de ma vie musicale.

Dans ça m’énervevous parlez de Costes, de Ladurée, de la marque Zadig et Voltaire… Vouliez-vous dénoncer une certaine idée du parisiennisme ?

C’était pour se moquer de tout ce battage médiatique parisien à l’heure où je suis au chômage et que je n’y ai pas accès. Il y a donc une sorte d’amertume réelle, mais en même temps une manière de la décrire au « second degré ». Et puis derrière, il y a surtout le cri qui dit “Ça m’énerve, je n’existe pas dans ce métier, regarde-moi !”

Et cette chanson bouleverse votre vie…

C’est ça, exactement. Après, c’est le changement de vie, les chiffres impressionnants : plus d’un demi-million de singles vendus, plus de 150 concerts en discothèques, les NRJ Music Awards, la nomination aux Victoires de la Musique, la promotion et les clubs au Canada, les radios en Russie. Je fais presque le tour du monde avec cette chanson et c’est fou.

Succès et chute dans l’oubli : Helmut Fritz revient sur sa carrière

Quels souvenirs gardez-vous des années fastes de cette industrie musicale ?

Quand ça va bien, le danger est de croire que ça va durer éternellement et je pense qu’à un moment donné, j’étais dans cet état d’esprit. Je ne voulais pas que ça se termine, donc j’ai un souvenir assez éclair de cette période. J’avais l’impression d’être un peu en orbite, et ça me convenait très bien parce que c’est juste amusant, tu es extrêmement bien traité, tu voyages en première classe, tu dors dans 4-5 étoiles, tu manges dans les plus grands restaurants, tu fais vitrines devant des salles combles. Ce sont les souvenirs des belles années, mais ensuite j’ai aussi des souvenirs bien moins agréables avec les clubs vides, avec les fameux trop de rendez-vous.

Vous sentez-vous amer face à ces années plus compliquées ?

Non, pas du tout, car j’ai le goût de l’effort et je ne me suis jamais reposé sur la réussite. J’ai fait plein d’autres choses. J’ai fait mes projets pop à côté, qui n’explosaient pas autant mais qui marchaient un peu, notamment Geronimo. J’ai fait de la direction artistique pour des maisons de disques car j’ai une sensibilité à l’écriture et à l’image. J’ai écrit des chansons pour des artistes très différents. Je me suis réinventé tout le temps.

Qu’est-ce que cela vous a appris ?

Quand le succès s’en va, on apprend la résilience… Avant de revenir parce que là, sans faire de nouveau disque, je suis chargé de dates, de clubs, de festivals et maintenant, il y a cette tournée qui arrive. Il faut comprendre que c’est une profession injuste, dans laquelle le mérite n’existe pas. Il faut travailler mais à un moment donné, il faut de la chance, des bonnes rencontres, un alignement de planètes. Quand on le sait, on ne peut pas être amer, il faut juste passer à autre chose. Il y a beaucoup de gens qui le vivent mal, même parmi les artistes très connus. Regardez Stromae, qui est un génie, mais mentalement fragile et qui s’est éloigné de la scène. Regardez Kendji, avec tout le succès et le talent qu’il a, là où il est arrivé. Il faut donc être prudent, il faut se protéger et quand on est fragile, il faut surtout se faire aider.

Vous avez « tué » Helmut Fritz. Pourquoi en est-on arrivé là ?

Parce qu’à un moment donné, dans ce que je faisais, Helmut n’avait plus d’importance pour moi. Donc je n’en avais plus besoin et j’étais aussi content de pouvoir dire « Tu vois, je ne suis pas seulement ce hit de 2009, je m’en débarrasse ». Sauf que ce que je ne savais pas, c’est qu’Helmut Fritz est le cousin de la poupée Chucky. Donc plus vous le tuez, plus il revient !

Il y avait encore un bref réveil pendant le confinement…

C’est ma femme qui m’a dit “On s’ennuie pendant le Covid, fais-nous une version 2020”. Et finalement c’est aussi une réussite, alors je me dis que je ne peux pas faire autre chose que ça. Même si en fait, j’y arrive, sauf que ça n’a pas le même impact tout simplement parce qu’Helmut était trop fort, il était peut-être trop ingénieux, trop dans l’air du temps et trop singulier pour que ça ne marche pas… En de toute façon, je ne ferai jamais un autre disque avec ce personnage. C’est donc désormais devenu un terrain de jeu de scène, mon gagne-pain aussi, car je préfère mille fois faire des festivals, des scènes ou des Zéniths devant 5 000-10 000-15 000 personnes en Helmut transformé, un peu rock star et non plus un dandy de l’époque pour vraiment s’y mettre, plutôt que d’enfiler un costume et de revendre des voitures. Ça, jamais !

Comment la paternité a changé Helmut Fritz

Aujourd’hui, vous êtes Geronimo sur scène. Avez-vous enfin trouvé votre vocation ?

Je ne sais pas si on peut parler d’un chemin qui me convient. Je suis une personne anxieuse, ou plutôt agitée, comme dirait mon thérapeute. Je suis sur une route, je ne sais pas si c’est la bonne ni où elle va mais en tout cas, je n’arrête pas de marcher. Maintenant, j’ai réussi à placer Helmut Fritz dans le bon compartiment de ma tête. J’en ai fait mon métier, c’est à dire que ça nourrit, et même bien, ça me permet d’avoir un terrain de jeu de scène incroyable et de réaliser mes fantasmes de rock star car je suis plutôt dans cette tenue de dandy ultra caricaturale de l’époque. C’est comme ça que je me sens bien sur scène. Et les gens le ressentent !

Avez-vous trouvé un équilibre personnel grâce à votre femme ?

Cela a toujours été le cas. Elle exerce aussi un métier particulier puisqu’elle travaille dans la mode, donc il y a beaucoup de paillettes, et elle me comprend. Nous nous connaissons depuis très longtemps, elle a connu le succès à mes côtés. Et puis il y a la prochaine étape, qui est la paternité. Quand on est papa, il y a beaucoup de choses qui se mettent en place, qui s’alignent et qui s’installent. Parce qu’à un moment donné, on n’est plus la personne la plus importante au monde et ça fait beaucoup de bien à un artiste.

Vous tournez en festivals avec d’autres artistes des années 2010. Avez-vous entretenu des amitiés dans l’industrie ?

Oui, il y a une vraie complicité. On se voit très régulièrement, on s’écrit beaucoup. C’est très important, car c’est avant tout une aventure humaine avant d’être un métier.

Que devriez-vous souhaiter pour le futur ?

Rester calme, car c’est ce qui me fait avancer et puis garder toujours l’envie. Et ça ne devrait pas trop mal se passer !

 
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