Bloodied Demi Moore, la nouvelle folie de Cronenberg… Le 77e Festival de Cannes est plein de gore

Bloodied Demi Moore, la nouvelle folie de Cronenberg… Le 77e Festival de Cannes est plein de gore
Bloodied Demi Moore, la nouvelle folie de Cronenberg… Le 77e Festival de Cannes est plein de gore

Plusieurs films projetés sur la Croisette, notamment La substance de la Française Coralie Fargeat, aventurez-vous vers l’horreur. Preuve que le genre s’est définitivement fait une place dans le cinéma mondial.

Quelques spectateurs chatouilleux auraient quitté le théâtre La substance, face au spectacle rempli d’hémoglobine de Demi Moore s’injectant des produits rajeunissants. Mais ce film d’horreur féministe de la Française Coralie Fargeat, qui porte plainte contre les abus de la chirurgie esthétique, a reçu un accueil chaleureux sur la Croisette. Cela prouve que le cinéma de genre, notamment d’horreur, s’est définitivement imposé au Festival de Cannes.

« J’ai vraiment conçu le film comme une expérience sensorielle et visuelle et aussi comme une montagne russe émotionnelle dont le rire fait partie »détaille Coralie Fargeat à l’AFP. « Le côté excessif du gore permet de parler de choses très sérieuses tout en minimisant complètement le drame (…). Pour moi ce genre est très lié à l’humour”poursuit le réalisateur, qui a signé le film vengeance en 2017 et est en cours, avec La substance, Palme d’Or. Le palmarès sera dévoilé samedi soir.

Corps martyrisés

Egalement en compétition, le réalisateur suédo-polonais Magnus Von Horn a marqué les esprits avec La Jeune femme à l’aiguille, un beau film qui montre, à travers des scènes éprouvantes, la trajectoire d’une Danoise en 1918 maltraitée par le destin et contrainte d’avorter. Avec Les Linceulsl’octogénaire David Cronenberg (Voler, Accident) est pour une fois étonnamment économe en hémoglobine, mais n’hésite pas à montrer des corps torturés.

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Les Linceulsqui n’a pas fait appel Le Figarosuit un homme (Vincent Cassel) inconsolable depuis la mort de sa femme, qui regarde les corps pourrir sous des linceuls connectés… L’actrice allemande Diane Kruger apparaît souvent nue, le corps couvert de cicatrices. « Je fais rarement des rôles très dénudés, ce n’est pas ce que j’aime le plus. Et en plus d’être nue, d’avoir toutes ces cicatrices, d’être abîmée… Vraiment, je n’étais pas biena-t-elle confié à l’AFP. Il a fallu lâcher prise et je me suis beaucoup appuyé sur Vincent (Cassel), qui connaît bien Cronenberg.

L’apprenti, le biopic explosif du jeune Donald Trump, qui a fait sortir le porte-parole du candidat républicain, comporte également une petite séquence grossière de chirurgie esthétique. Hors compétition, Femmes au balcon, de Noémie Merlant, utilise le gore comme une sortie agréable. L’actrice et réalisatrice française a imaginé un trio féminin qui se révolte, à leur manière, contre le patriarcat.

Un pavillon dédié

Ce n’est pas la première fois que Cannes s’ouvre à ce qui a longtemps été considéré comme un sous-genre. Le film Titane de la Française Julia Ducournau, trempé de sang, a remporté la Palme d’Or en 2021.

Preuve de cette reconnaissance, un Pavillon Fantastique dédié à l’horreur, au thriller et à la science-fiction a été installé au sein du Marché du Film, fréquenté chaque année par plus de deux mille professionnels. Une initiative indépendante.

« C’est la deuxième année que ce pavillon est à Cannes, l’idée était de créer un point de rencontre »explique à l’AFP Tim Luna, un producteur basé au Mexique. “Même si des films de ce genre sont en sélection à Cannes, il n’y avait pas vraiment de place pour entendre la voix de ceux qui les font”souligne ce professionnel convaincu que l’horreur a de beaux jours devant elle.

 
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