Roy Dupuis a d’abord décliné son rôle dans Rumeurs

Roy Dupuis a d’abord décliné son rôle dans Rumeurs
Roy Dupuis a d’abord décliné son rôle dans Rumeurs

Q Quelle a été votre première réaction en découvrant le scénario de ce film audacieux ?

R. J’ai adoré le scénario, mais je me suis souvenu de Guy [Maddin] et je lui ai dit que je ne ferais pas le film. Parce que cela faisait maintenant plus de quatre ans que j’entraînais Christophe avec lui. Le cœur battant, donc j’en avais un peu marre de jouer avec les émotions. Et mon personnage, Maxime, est émotif.

Mais au cours des quatre jours suivants, le personnage a commencé à me hanter. C’est devenu de plus en plus présent. Finalement, l’histoire était trop forte, alors j’ai rappelé Guy [Maddin].

Q Ce n’est tout de même pas le genre de production dans laquelle on a l’habitude de vous voir. Aviez-vous déjà travaillé avec Evan Johnson, Galen Johnson ou Guy Maddin ?

R. Ce n’est pas le genre de film qu’on voit souvent. Les Guy Maddins ne sont pas monnaie courante. Son univers est assez particulier et il ne fait jamais un film pareil.

Evan Johnson, Galen Johnson et Guy Maddin sont des auteurs uniques et spéciaux qui proposent un point de vue différent. Ils cherchent souvent à briser les barrières et les schémas connus. Il s’agit au fond d’une véritable démarche artistique : un artiste est quelqu’un qui vous emmène là où vous n’êtes jamais allé.

J’avais déjà travaillé avec Guy [Maddin] pas Eva [Johnson] dix ans plus tôt sur un autre projet appelé La salle interdite [La chambre interdite] et qui m’a probablement offert les trois meilleurs jours de tournage de ma vie. Cela a été tourné dans un petit studio à Montréal où les montagnes étaient faites de papier mâché et où je faisais semblant de marcher. J’avais vraiment l’impression d’avoir 5 ans et de faire croquis dans ma cave.

Verser Rumeurc’était complètement différent. C’est l’un des plus grands sets que j’ai réalisés. Un vrai plateau normal, si vous voulez. Nous étions dans les environs de Budapest.

Q Dans ce film, votre personnage participe à un sommet du G7 avec les dirigeants des six autres pays membres. Quelle était l’ambiance pendant le tournage ?

R. Tous les acteurs étaient là pour servir l’histoire. Ils ont aimé l’histoire qu’on racontait, la manière de la raconter et l’écriture aussi. C’est un scénario vraiment très bien écrit. Le genre de scénario qui se rapproche beaucoup du théâtre : on ne change pas un mot sans avoir l’accord des auteurs.

Nous étions tous les sept ensemble tout le temps et nous avons tourné pendant 20 jours de nuit. Cela créait une sorte de bulle et un climat familial où Cate [Blanchett] est devenue la mère, parce qu’elle représentait le pays d’accueil, et Charles [Dance] C’était un peu comme le grand-père. J’étais l’adolescent, comme mon personnage, qui essaie de revendeur avec ses émotions.

Denis Menochet, Rolando Ravello, Nikki Amuka-Bird, Charles Dance, Cate Blanchett, Roy Dupuis et Takehiro Hira incarnent les dirigeants des pays du G7 dans le film Rumeur.

Q Dans quelle mesure votre personnage est-il inspiré par notre actuel Premier ministre canadien ?

R. Il ne s’inspire en rien de notre actuel premier ministre.

Je pense que les auteurs n’ont jamais voulu écrire un [personnage calqué sur un] Premier ministre. Ni pour tous les autres personnages d’ailleurs. Il s’agit plutôt de l’idée de ce que le pays représente au sein du G7.

Q Comment les réalisateurs vous ont-ils guidé dans ce projet ?

R. Ils ne nous ont pas donné beaucoup de directives. On a eu une semaine et demie ou deux semaines de lecture de table, ce qui veut dire qu’on s’assoit à une table, on lit le scénario, on pose des questions et ils répondent… quand ils peuvent répondre. [Rire]

Ce sont des gens très intelligents et très comiques aussi. Je pense que la liberté est quelque chose de très important pour Guy Maddin.

Donc, c’était plutôt limité à cela. Après, nous étions assez libres de faire ce que nous voulions.

Q Y a-t-il des scènes plus difficiles à tourner que d’autres ?

R. La scène finale est l’une des choses les plus exigeantes que j’ai jamais eu à faire dans ma carrière.

Q Faut-il être familier avec la politique internationale pour apprécier ce film ?

R. Je ne pense pas, non. Cela peut aider, car il en reste encore intérieur ça et là. Pour ma part, le Premier ministre prend le dessus assez vite et on tombe dans un humain qui essaie de suivre, qui essaie de revendeur avec ses émotions, avec une crise qui n’est pas très claire et plus les personnages avancent dans l’histoire, moins ils reconnaissent le monde dans lequel ils se trouvent.

Q Vous avez évoqué votre personnage Christophe dans Avec un coeur qui bat. Comment accueillez-vous la fin de cette aventure ?

R. Je suis content de l’avoir fait. Je pense que nous avons fait un travail utile. C’est une série télévisée dont j’entends beaucoup parler dans la rue. Il semble donner des outils à ceux qui en ont besoin.

C’est un sujet dont je savais qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire au niveau judiciaire, en termes d’assistance, notamment pour ceux qui ont un problème de violence. C’est toujours plus facile d’être du côté des victimes et c’est bien de prendre soin des victimes, mais si on veut vraiment résoudre le problème, il faut aussi prendre soin de ceux qui ont des troubles violents pour réduire le nombre de victimes.

*Les questions et réponses peuvent avoir été modifiées pour plus de clarté et de concision*

Rumeur sort en salles le vendredi 18 octobre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Loup-Denis Elion en couple ! L’acteur, d’habitude discret sur sa vie amoureuse, se confie
NEXT les secrets d’une chanson légendaire