peine de prison requise contre Magali Berdah, ex-« papesse des influenceurs » – 10/01/2024 à 01:41

peine de prison requise contre Magali Berdah, ex-« papesse des influenceurs » – 10/01/2024 à 01:41
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Magali Berdah au tribunal de Paris, le 10 mai 2023 (AFP / Bertrand GUAY)

Le parquet a requis 18 mois de prison, dont six sous bracelet électronique, contre Magali Berdah, l’ancienne « papesse des influenceurs », jugée lundi à Nice pour faillite alors qu’elle était courtier d’assurances il y a une dizaine d’années.

L’affaire concerne la société de bourse BA&CO, créée en 2013 par un ami d’enfance de Mme Berdah, reprise en mars 2014 par la mère de cette figure du monde des réseaux sociaux, puis placée en liquidation judiciaire en 2015, avec un passif estimé à près de 2,5 millions d’euros.

Si Mme Berdah s’est présentée comme une simple employée chargée des ventes au sein de BA&CO, le parquet a considéré qu’elle en était la dirigeante de facto.

« Elle apparaît comme le personnage central de cette entreprise. Elle se défend mais tous les éléments convergent», a insisté la procureure, Sylvie Maillard, demandant également une interdiction définitive de diriger une société.

Poursuivie à ses côtés, l’amie d’enfance de Mme Berdah a refusé de répondre aux questions tandis que sa mère, absente de l’audience pour raisons de santé, n’a donné que de vagues réponses au cours de l’enquête. Le parquet a requis à leur encontre une peine de prison avec sursis.

Entre 2014 et 2015, la très vague comptabilité de BA&CO fait état de plus de 80 000 euros pris en espèces sans justification, tandis que 600 000 euros transitaient par un compte ouvert au nom d’une secrétaire pour payer les salaires alors que les actifs de l’entreprise risquaient d’être endommagés. être gelé à la demande des créanciers.

– Dépenses de luxe –

Mais ce compte présente aussi des dépenses de luxe (hôtels à Monaco, vêtements, chocolats…) pour un montant de 27 000 euros que personne n’a expliqué.

Très combative devant les juges, Mme Berdah a néanmoins reconnu une certaine perméabilité entre ses finances personnelles et le compte de la secrétaire : elle a reçu des rémunérations pour son travail et elle a également alimenté le compte avec des fonds qui lui avaient été prêtés en 2015.

En 2019, elle a également été reconnue coupable d’abus de faiblesse pour avoir emprunté ces fonds à un homme atteint de la maladie d’Alzheimer, alors même qu’elle affirme avoir tout remboursé, intérêts compris. Une affaire qui a poussé les enquêteurs à s’intéresser récemment à BA&CO.

« Du jour au lendemain, on s’est réveillé en se disant que c’était Magali Berdah qui avait tout fait », a dénoncé l’influenceuse.

Tous les avocats de la défense ont plaidé pour l’acquittement, les avocats de Mme Berdah critiquant une enquête tardive et, selon eux, peu concluante. « Ce dossier sent le grenier », a raillé Me Franck De Vita. “S’il n’y a pas de Magali Berdah, il n’y a pas de poursuites et il n’y a pas de procès (…) Il faut l’avoir, et elle est la seule qui soit solvable”, a-t-il déclaré.

Mme Berdah a insisté sur les vingt sociétés qu’elle a gérées en son nom au cours de sa vie : elles ont toutes été liquidées « en bonne et due forme » selon elle – avec 350 000 euros de passif, a toutefois rappelé le procureur –, tandis que l’agence Shauna Events, créée en 2017 et spécialisée dans la mise en relation des marques et des influenceurs, a fait fortune.

Elle a pourtant vécu une « descente aux enfers » en 2022, lorsque le rappeur Booba a commencé à l’accuser de pratiques commerciales trompeuses. L’enquête à son encontre a été classée sans suite, tandis que Booba a été mis en examen pour harcèlement moral aggravé en ligne et que 28 internautes ont été condamnés en mars.

Le jugement a été réservé jusqu’au 25 novembre.

 
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