Élisabeth Badinter alerte sur la pression que la maternité exerce sur les femmes

Élisabeth Badinter alerte sur la pression que la maternité exerce sur les femmes
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La philosophe et femme de lettres était invitée sur France Inter ce jeudi, pour présenter son dernier essai, Messieurs, encore un effort… Elle décrypte les inégalités majeures que vivent encore les femmes lorsqu’elles deviennent mères, malgré la révolution féministe de ces dernières années.

Une voix qui compte. Élisabeth Badinter publie un tout nouvel ouvrage : Messieurs, encore un effort, aux éditions Flammarion-Plon, où elle interroge les liens entre la baisse de la natalité en France et les risques pour les droits des femmes. « Ce qui m’a poussée à écrire quelque chose très vite, c’est que je sentais un réel danger pour les libertés des femmes, pour le contrôle de leur corps », prévient l’historienne invitée sur France Inter, ce jeudi 25 avril. décliner au rythme que nous avons vu entre 2010 et aujourd’hui, je pense que nous finirions par faire pression sur eux.

Interrogée par Léa Salamé et Nicolas Demorand, Élisabeth Badinter décrit ensuite « le conflit possible entre deux légitimités » : d’une part, les droits des femmes ; de l’autre, les devoirs de l’État. La philosophe et femme de lettres de 80 ans explique : « La première légitimité à mes yeux est de protéger à tout prix les libertés des femmes, de respecter absolument les désirs de natalité ou non ; et en même temps reconnaître le devoir d’un État de maintenir une certaine forme de croissance.

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“Quand l’enfant apparaît, tout change pour les femmes”

Selon Élisabeth Badinter, les femmes rencontrent encore un problème majeur : malgré leur libération et la révolution féministe de ces dernières années avec l’avènement du mouvement MeToo , les mères restent très contraintes. “Il reste une inégalité entre les hommes et les femmes que nous n’avons pas surmontée et cette inégalité est difficile à combattre car elle concerne l’intimité du couple, de la famille”, assure l’essayiste. Elle pointe notamment le quotidien difficile des femmes qui ont des enfants tout en travaillant à temps plein. “Quand l’enfant apparaît, tout change pour les femmes car elles continuent à assumer le plus grand fardeau, la plus grande responsabilité, la plus grande culpabilité.”

“Puisque vous ne pouvez pas avoir d’enfant – avec contraception et possibilité d’avorter – cela veut dire que vous choisissez d’être mère, de donner naissance à un enfant et donc vous êtes mentalement dans l’idée que vous lui devez tout, analyse le philosophe. avec son acuité habituelle. Ainsi, lorsque l’on choisit d’avoir un enfant, naît petit à petit l’idée qu’il faut être la mère parfaite. Nous lui devons tout. » Rappelant l’éducation positive, le philosophe dénonce aussi les injonctions devenues trop intenses lors de la grossesse (« L’embryon devient le patron »), mais aussi celle de l’allaitement. « Les femmes d’aujourd’hui se trouvent dans une contradiction : elles doivent être des mères parfaites et en même temps, nous sommes dans une nouvelle phase de nos mœurs qui fait que nous sommes dans une époque où la priorité est « le développement personnel », insiste-t-elle.

Au fil de l’entretien, Élisabeth Badinter partage enfin ses inquiétudes sur les droits des femmes dans le monde. Notamment la difficulté d’accès à l’avortement aux Etats-Unis ou en Italie. “Dans le sud de l’Italie, 80 % des médecins refusent de pratiquer l’avortement, c’est un chemin de croix pour les Italiennes.”

 
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