Il semblerait que les Jeux olympiques soient terminés, mais ce samedi 21 septembre, Le Parisien – Aujourd’hui en France, pour son 80e anniversaire, a vécu un marathon olympique, une journée historique, parfois humoristique. Un flash-back. Une douce folie.
Tony Estanguet arrive à 9h du matin dans nos bureaux comme s’il visitait un chantier de Paris 2024. Notre chroniqueur du jour a mis autant de temps à rejoindre le buffet du petit-déjeuner qu’un médaillé à terminer son tour d’honneur. Ses fans étaient des stars. « Comment vas-tu, beau gosse ? », lui a demandé Nikos Aliagas, promu photographe du jour pour le making-of.
Michel Drucker, moins fatigué que jamais, se précipite vers lui : « Vous êtes l’homme de l’année. Vous viendrez dans mon émission. » Camille Combal, nouvelle star de TF 1, accourt : « Je voudrais vous présenter ma mère. » Cette dernière rougit en lui confiant son admiration pour le héros de l’été, entouré, embrassé, salué, remercié.
« Je me suis offert une coupe de cheveux spéciale Vincent Cassel »
Au cœur d’une équipe de plus de 70 personnalités qui forment une sorte de Club France, avec tout le sérieux, l’excitation et le grain de folie que suscite désormais cette expression. L’animateur de « The Voice », photographe officiel de cette journée pas comme les autres, se contorsionne avec ses deux appareils photo pour immortaliser ses pairs : « Je suis le meilleur paparazzi du monde », s’amuse-t-il. Il ne manque plus que le tapis rouge.
Gad Elmaleh débute son (one man) show et ne veut pas quitter ses lunettes de soleil : « Comme je viens de les acheter, je voudrais les amortir. Je me suis fait une coupe spéciale Vincent Cassel, puisqu’il n’a pas pu venir, avec moi vous aurez les deux. » Le député des Yvelines Karl Olive se met entièrement torse nu pour enfiler le tee-shirt spécial Parisien.
« Que faisons-nous de ce moment de fraternité ? »
Ce n’est pas tout, jour spécial ou pas, il y a un journal à faire. Le test, pas facile, consiste à le faire entièrement avec des non-journalistes, à l’exception de quatre pages politiques ajoutées au dernier moment pour décrypter la composition du nouveau gouvernement. Celle-ci tombe à point nommé, puisqu’on l’attendait.
Chaque célébrité est flanquée d’un rédacteur en chef du Parisien avec qui il va officier. Une course en tandem. Chacun cherche son coin tranquille pour travailler : Pascal Obispo se glisse dans la cafétéria déserte avec le chef de la Culture, Emmanuel Marolle, pour parler de son article sur son hospitalisation. Il ne voit pas Michel Cymes, ultra concentré, assis à une petite table avec le spécialiste maison du PSG, Laurent Perrin.
La conférence de rédaction, d’abord enjouée, devient vite studieuse : « Que fait-on de ce moment de fraternité ? », s’interroge Patrick Bruel à propos des Jeux. Gad Elmaleh retrouve son sérieux pour expliquer que « l’humour peut désamorcer la haine ». Elsa Zylberstein ne joue pas la comédie lorsqu’elle confie sa fierté de rendre hommage à Paris et au Parisien « que j’ai toujours lu ». Élisabeth Borne est déjà partie – dans sa circonscription du Calvados – et Rachida Dati n’est pas encore arrivée – la maire du VIIe arrondissement célèbre un mariage – mais chaque minute compte et la photo de cette merveilleuse famille un samedi rassemble tout le monde devant notre site.
« Tu me fais une bonne attaque. »
Nous, les rédacteurs, avons vraiment l’impression de les accueillir chez nous. C’est mon collègue Bertrand Métayer qui dit à Karine Le Marchand, en charge d’un article sur la sexualité : « Tu me fais une bonne attaque ». Mon voisin de bureau quotidien Charles de Saint-Sauveur qui parle de construire un article avec l’universitaire et prix Goncourt Jean-Christophe Ruffin ? Elsa Zylberstein qui demande humblement à Florent Hélaine, responsable de l’édition parisienne : « Est-ce que mon article est bon ? » La basketteuse Paoline Ekambi qui s’est enfermée avec son carnet pour réaliser une interview.
Michel Drucker régale d’anecdotes
Si vous mettez un pied au service des sports en fin de matinée, vous ne pourrez plus en sortir. Michel Drucker, qui se souvient avoir débuté comme journaliste sportif, régale d’anecdotes qui commencent toutes par « Écoutez bien ce que je vais vous raconter ». A Guadalajara, lors du mythique France-Brésil 86 qu’il a commenté, Pelé dormait dans la chambre voisine de la sienne. « Il m’a aussi fait marquer deux buts quand je jouais dans l’équipe des Polymusclés avec Belmondo. » Kopa et Puskas jouaient aussi dans l’équipe ce jour-là. Il n’a pas survécu au siècle pour rien.
L’animateur de « Vivement dimanche » a rendez-vous déjeuner avec la mère de Patrick Bruel : « J’aime bien les parents d’artistes. » Elle attendra encore un peu. Le parrain du PAF demande à son collègue Michel Cymes si « 13 de tension, c’est bien ? » « 13 combien ? » « 13 » « Non mais le deuxième chiffre ? » « Je ne sais pas » « Michel, comme tu es cardiologue depuis longtemps, tu le sais. » Cymes le taquine comme un gamin : « Tu sais écrire Comment rester en forme à 98 ans. »
Nikos et ses quelques 1 900 photos
Après le buffet du midi, c’est moins drôle. Evelyne Dhéliat, aidée par notre collègue Aymeric Renou, avoue sa « peur » d’écrire. Vers 17 heures, même Nikos soupire : « J’ai du mal. »
Assis depuis trois heures dans un espace ouvert – le nôtre – un peu chaud, il trie ses près de 1900 photos prises le matin. « Allez, encore une », soupire-t-il. Il est là depuis 9 heures. « Pourquoi je suis flou ? » Il doute lui aussi, notre photographe d’un merveilleux samedi. Le doute des pros. Jusqu’au cou dans son « boulot ». Salopette. Beaucoup d’invités sont partis depuis un moment. Le Franco-Grec symbolise ce marathon jusqu’au bout. Ma médaille ? Qu’elle soit en or ou en bronze, tu l’as entre les mains.