« Je ne tournerai plus, je préfère rester chez moi pour composer » – .

« Je ne tournerai plus, je préfère rester chez moi pour composer » – .
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Paris Match. Vous n’avez pas sorti d’album depuis six ans. Est-ce que ça fait du bien de se replonger dans le monde de la musique ?
Mark Knopfler.
J’ai toujours séparé l’industrie de la musique. Je suis heureux d’avoir terminé cet album qui semble plaire aux gens. Mais je vais bientôt sortir un EP avec quatre titres supplémentaires, car apparemment c’est comme ça que le business fonctionne maintenant…

Autrefois, les tournées donnaient vie à vos chansons. Là-bas, on ne prend pas les routes.
Je ne tournerai plus, je préfère rester chez moi pour composer. Je dois donc faire plus de promotion que d’habitude, c’est pour cela que je m’adresse à vous. Pour que la France sache que je sors un album. [Il rit.]

« Ahead of the Game » parle de ces groupes qui se produisent dans les pubs : une façon d’évoquer vos années d’avant Dire Straits ?
Probablement. J’ai écrit cette chanson en pensant à Nashville, où les groupes jouent les hits des autres. Ils s’amusent, le public les écoute à peine, mais tout le monde est content. Certains musiciens ne dépassent jamais ce stade et en sont très heureux. C’est une vie que j’aurais pu avoir, en jouant à Creedence Clearwater Revival tous les soirs. Mais je pense que quand j’étais plus jeune, j’étais plein de confiance, d’assurance et d’ambition. Je rêvais de partir en tournée avec Bob Dylan ou Van Morrison. J’ai finalement réussi. L’ambition est essentielle en musique. On le voit avec la jeune génération, ceux qui le veulent le plus font de leur mieux.

Pensez-vous que le secteur a beaucoup changé depuis vos débuts ?
Non. Il a toujours été difficile de devenir artiste. Cela ne changera jamais. La grande différence entre mes débuts et aujourd’hui, c’est que le pot est plus gros. Le public se noie dans la nouveauté et les enfants font ce qu’ils peuvent pour dire : « Je suis là, écoute-moi. »

L’appel de la musique était plus fort que tout

Mark Knopfler

Vous évoquez dans « Black Tie Jobs » ces journalistes qui portaient des costumes de gentleman pour se comporter comme des voyous.
J’étais journaliste entre 16 et 19 ans. Il y avait des moments où j’allais frapper à la porte des victimes et je ne me sentais pas à ma place. J’ai compris que je n’étais pas équipé pour ce métier. Et comme l’appel de la musique était plus fort que tout, j’ai quitté mon travail pour partir à Londres, ce qui me faisait fantasmer depuis mon adolescence. Lors de ma première visite, je me suis dit : « Ça doit être tellement agréable d’avoir une belle maison ici. » Mais je ne dénigre pas ceux qui sont restés à Newcastle, ils avaient juste d’autres rêves que le mien.

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Il vous a fallu du temps pour vous établir en tant qu’auteur-compositeur. On vous considérait avant tout comme un guitariste…
Il m’a fallu du temps pour me considérer comme guitariste, puis pour m’imaginer chanteur. La troisième partie consistait à m’affirmer en tant qu’auteur. Je suis quelqu’un qui aime prendre son temps. Mais j’aime aussi les projets inattendus, comme le disque que j’ai réalisé avec Emmylou Harris. On s’est très peu vu, mais suffisamment pour sortir des chansons. Ou l’album avec les Notting Hillbillies dans les années 1990. C’est arrivé parce que j’ai bien ri avec Steve Phillips, Brendan Croker et Guy Fletcher. Et nous repartons sur les routes. C’est si simple.

Je ne suis pas nostalgique de ce passé, c’était il y a si longtemps…

Mark Knopfler

« Watch Me Gone » évoque vos folles années avec Dire Straits : elles ne vous manquent pas ?
J’étais jeune, heureux de vivre tout ça. J’ai eu du mal à y parvenir, car j’étais une adolescente très frustrée. Mais je ne suis pas nostalgique de ce passé, c’était il y a si longtemps…

Pourquoi n’étiez-vous pas présent à l’intronisation de Dire Straits au Rock and Roll Hall of Fame ?
Parce que je trouvais les organisateurs arrogants et stupides. [Il rit.]

En France, The Dire Straits Experience remplit les salles. Que pensez-vous de tous ces groupes qui vous rendent hommage ?
Nous vivons dans une démocratie, donc si certaines personnes veulent faire cela de leur vie, tant mieux pour elles. Il y a quelques années, je me suis retrouvé à un festival où plusieurs de ces « groupes hommage » étaient programmés. C’était très inconfortable pour moi. Mais s’ils existent, c’est plutôt un compliment, non ?

« Une rivière profonde » (Universel).

 
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