Actrice jusque dans les années 80, Marlène Jobert décide, en 1984 exactement – mais elle tournera un dernier film 5 ans plus tard – de quitter les plateaux de tournage et de se consacrer à ses jumelles, Eva et Joy, et de se réinventer professionnellement. Celle dont les histoires et la voix ont fait voyager plus d’un enfant, sort le 5 juin son dernier conte : Panique chez les sorcières. A cette occasion, elle s’est confiée à nos confrères de Paris-Match dans une interview sans tabou où elle évoque le temps qui passe et son rapport au vieillissement. Elle parle également de sa carrière d’actrice, et raconte une anecdote très juteuse sur les coulisses du film. Nous ne vieillirons pas ensembleréalisé par Maurice Pialat et sorti en 1972.
Nous ne vieillirons pas ensemble je n’ai presque pas vu la lumière du jour
Nous ne vieillirons pas ensemble – lors du tournage duquel l’épouse de Jean Yanne souffrait d’un cancer du poumon – fait désormais partie des classiques du cinéma français. Décrit comme un chef-d’œuvre par nos confrères de Paris-Match, ils ont demandé à Marlène Jobert si elle en avait conscience au moment du tournage. Mais le conteur désormais était loin de s’en douter. Le film a failli ne jamais voir le jour tant l’ambiance était électrique. “Le film de Maurice Pialat est autobiographique. L’histoire de Jean et Catherine est celle de Maurice et Colette. Jean-Yanne, qui joue le rôle de Maurice dans le film, a refusé de dire certaines lignes qui le rendaient antipathique. Maurice Pialat et Jean Yanne se sont insultés. Le producteur exécutif, Jean-Pierre Rassam, voulait arrêter le film au bout de deux semaines. Quand j’ai annoncé que je partais en week-end chez mes parents, on m’a dit de ne pas revenir et qu’on arrêtait le tournage.», a déclaré Marlène Jobert.
Le reste sous cette annonce
“Le tournage a été horrible» : Marlène Jobert a servi d’intermédiaire entre Jean Yanne et Maurice Pialat
A l’époque, âgée d’une trentaine d’années, la jeune femme devait jouer plus d’un rôle pour que ce film voie le jour : «Je suis quand même revenu lundi, et le film a heureusement continué. Le tournage a été horrible. J’ai servi d’intermédiaire entre Maurice Pialat et Jean Yanne. ‘Va le dire à cet idiot’, ‘Réponds à ce salaud’… Maurice Pialat a été très gentil avec moi car il gardait toute sa rage contre Jean Yanne. Il voulait que tout soit authentique. Je me souviens d’une scène tournée dans un hôtel de Honfleur, où il était allé avec Colette. Il était furieux parce que le propriétaire avait changé le papier peint entre-temps.« . Le film est également une adaptation cinématographique du roman éponyme écrit par le réalisateur et également publié en 1972.
