Festival de Cannes : les agresseurs présumés sont toujours les bienvenus

Festival de Cannes : les agresseurs présumés sont toujours les bienvenus
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A la veille du festival de Cannes, qui aura lieu du 14 au 25 mai, son délégué général Thierry Frémaux a répondu aux questions de Variety concernant le positionnement du festival par rapport à #MeToo.

Adèle Haenel, Judith Godrèche, Sophie Marceau, Anna Mouglalis : les actrices se battent contre leur environnement pour souffler le vent #MeToo dans le cinéma français. Alors qu’on attend beaucoup du festival de Cannes, son délégué général Thierry Frémaux a déjà annoncé la couleur. Même s’il évoque l’écoute accordée aux victimes, le délégué général continue d’évoquer la présomption d’innocence comme argument pour continuer à inviter des hommes accusés de violences sexistes et sexuelles.


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Interrogé par Variété ce mercredi 3 avril, Thierry Frémaux a répondu aux questions directement des médias. Le festival invitera-t-il à nouveau des hommes accusés de violences sexistes et sexuelles, comme Polanski ou Johnny Depp en 2023 ? Cannes est-elle impactée par #MeToo ?

D’après les réponses du délégué général du festival de cinéma le plus célèbre du monde, le vieux mythe du « tribunal populaire » OMS entraverait le travail de la justice semble persister parmi les décideurs du cinéma français. Évitant les défaillances désormais quantifiées de la justice concernant des cas de violences sexistes et sexuelles, Frémaux a brandi l’argument selon lequel le festival ne pourrait pas, comme il le ferait, « la presse et les réseaux sociaux »influencer le jugement de l’accusé :

Parce que les enquêtes policières fuient dans la presse et sur les réseaux sociaux, cela amplifie leur écho et ne facilite pas un processus décisionnel serein et prudent. Un festival peut faire beaucoup de choses, mais il ne peut et ne doit pas remplacer le système judiciaire. La présomption d’innocence reste une valeur fondamentale, tout comme l’attention que nous devons aux témoignages des victimes.

Les féministes parlent, mais qui écoute ?

Plus loin dans l’interview, Thierry Frémaux a notamment décentré le cinéma de la question #MeToo, affirmant : « En France, le monde du cinéma est au premier plan du débat [du débat #MeToo, ndlr.]. Mais ne croyons pas que le reste de la société n’ait pas à se poser la question. »

En cela, le délégué général du festival élude le fait que, même si cette violence est bien systémiquele monde du cinéma en souffre, qui façonne les représentations et les imaginaires, et joue également un rôle majeur dans ce qui est considéré comme acceptable ou non.

Thierry Frémaux a assuré que « Les associations féministes nous donnent les informations nécessaires » et actrices « parlez-nous de choses folles qui se sont produites sur certains plateaux. » Autrement dit, ces témoignages existent, parlent, agissent. Mais du côté du festival de Cannes, l’immobilité et le silence sont assourdissants.


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