ambitieuse et explosive, la série de et avec Booba frappe fort

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Le « Duc de Boulogne » fait ses débuts d’acteur dans une série à succès qu’il a co-créée et dont il assure la supervision artistique.

Disponible ce jeudi 28 mars sur Prime Vidéo, Ourika suit l’ascension destructrice d’un apprenti trafiquant et d’un jeune flic, de la Seine-Saint-Denis au Maroc.

Sept épisodes prenants qui s’ouvrent comme un thriller policier en pleine émeute de 2005 avant de glisser vers une fresque familiale poignante.

Il martèle ne pas avoir « seulement des numéros 10 dans son équipe ». Booba n’a donc pu appliquer que son propre mantra lors de la production de sa première série. A sa droite, Clément Godart, un ancien policier avec qui il s’est lié d’amitié en 2016. A sa gauche, Marine Francou, directrice d’écriture des deux dernières saisons deEngrenages. De leur association est né Ourika, disponible ce jeudi 28 mars sur Prime Video. Une plongée saisissante dans la France de 2005 en proie aux émeutes, mais surtout un basculement dans l’univers du trafic de drogue. Les méthodes changent, les barons aussi.

Vidéo principale

Un monde que Clément Godart connaît bien. Fin 2005, il est muté dans l’Essonne, dans le quartier Grande Borne de Grigny. «Je me suis retrouvé dans une véritable émeute à mon arrivée. Ils m’ont donné un casque tout griffonné, ils m’ont mis le bouclier.”il se souvient. « J’ai 20 ans, je ne comprends rien, je viens de mon Sud natal. J’ai vécu tous les problèmes que nous avons vécus derrière”. Il est en poste à l’Octris, l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, lorsqu’il rencontre le « duc de Boulogne ».

« À l’époque, je me déplaçais beaucoup aux Antilles, en Amérique latine et au Maroc. Booba était un peu passionné, on en a parlé et on a commencé à se dire que ce serait bien de montrer le mal-être et les difficultés qu’il y a derrière”, poursuit celui qui est actuellement en congé de la fonction publique. Le duo opte pour la fiction. Nous sommes en 2019, le rappeur annonce le projet deux ans plus tard dans une interview télévisée. Sans rien dire sur le sujet.

Un rôle « écrit et calibré » pour Booba

Lorsque Marine Francou est approchée, le producteur Jonathan Blumental lui pitche la série en évoquant “l’ascension parallèle d’un flic et d’un voyou tandis que certains trafiquants de banlieue émergent et deviennent très marquants”. « Je reçois régulièrement des appels comme ça. Là, je me suis dit que c’était si simple, si clair, qu’il fallait que je rencontre Clément Godart”note le scénariste qui a dirigé l’écriture avec Clément Godart.

Ourika ouvre ses portes en octobre 2005 après qu’une opération antidrogue ait démantelé la famille Jebli, qui dirigeait le trafic de cannabis dans une ville de région parisienne.

©Mika Cotellon

Le point de départ mais surtout la rupture pour William (Noham Edje), le fougueux policier à l’origine de l’opération, et Driss (Adam Bessa), le benjamin du clan Jebli qui va devoir abandonner ses études à Sciences Po pour reprendre les affaires jusqu’alors dirigées par son frère Moussa (Salim Kechiouche), entre la Seine-Saint-Denis et le Maroc.

Face à une jeune garde impressionnante, Booba fait ses débuts d’acteur avec un personnage «écrit et calibré pour lui». « Métis, c’est une figure tutélaire très puissante dans la série »souligne Marine Francou à propos de cet ami proche des Jebli. «Ça lui correspond un peu aussi»ajoute Clément Godart. “Ce gars surprenant qui arrive à des moments où on ne l’attend pas forcément mais qui est très présent, ne serait-ce que physiquement, avec ce côté très électrique et faiseur de rois.”

Rythme essoufflé et sentiment d’impuissance

« J’ai été particulièrement surpris par l’image. Booba a un truc très magnétique, la caméra l’enlace. Il joue très bien !s’enthousiasme Clément Godart, racontant que son ami est allé demander conseil à ses partenaires avant les tournages. « Ce n’était pas Booba comme on pourrait l’imaginer sur scène au Stade de France. C’est Booba l’acteur qui est venu discuter avec ceux qui étaient plus expérimentés que lui. Une dichotomie que l’on retrouve également au générique, Booba utilisant son vrai nom, Elie Yaffa.

Si son titre « Écoute bien » résonne dans la bande-annonce, ses acolytes Marine Francou et Clément Godart veulent avant tout « montrer quelque chose qui a du sens ». Aussi époustouflant que déconcertant, Ourika joue d’emblée avec les codes et les attentes dans une première séquence sanglante et déstabilisante qui fait “Entrez dans un fantasme qui n’existe pas”. Plus qu’un énième thriller, les sept épisodes voient se dérouler une grande fresque familiale, intime et violente, dépeignant le difficile « reconnexion à ses origines ». Son titre, venu du Maroc, restera mystérieux jusqu’à mi-parcours.

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Ourikac’est aussi « un choc entre deux mondes qui sont un peu la même jeunesse ». William est d’un côté, Driss de l’autre. C’est aussi une situation désastreuse, mais pleine d’humanité, d’une certaine impuissance. Car ce qui s’est joué à l’écran en 2005-2006 aurait très bien pu se produire aujourd’hui. Comme en témoigne la ligne finale de la saison, qui “a beaucoup bougé” l’équipe au moment de la rédaction et reste à l’esprit longtemps après. La suite est déjà prête, la série ayant été “écrit sur plusieurs saisons”Clément Godart nous raconte. “Il y a beaucoup à dire.” Verra-t-il le jour ? La balle est dans le camp d’Amazon.

>> Ourika – 7 x 52 minutes sur Prime Video le 28 mars


Delphine DE FREITAS

 
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