L’acteur de 51 ans s’est transformé en vieillard pour incarner le roi Henri VIII à la fin de sa vie dans Le jeu de la reine par Karim Aïnouz (lire notre critique ci-dessous). Il livre une prestation éblouissante face à la tout aussi époustouflante Alicia Vikander. Rencontre.
Le film adopte le point de vue de la dernière épouse d’Henri VIII. Ce choix vous a particulièrement séduit ?
Jude Law : Il m’est apparu clairement que nous devions raconter cette histoire à un niveau humain plutôt que de nous enfermer dans une représentation historique. Aborder le couple formé par Henri VIII et Catherine Parr est l’occasion de réfléchir aux scénarios contemporains d’abus de pouvoir et de toxicité masculine. Il m’a aussi semblé pertinent de donner à ce tyran une personnalité complexe, de ne pas le réduire à un simple méchant. Pour cela, il était crucial de comprendre ses motivations pour mieux apprécier l’agilité, l’intelligence et la puissance de son épouse qui a réussi à le contrer.
Incarner Henry VIII était-il un défi particulier ?
Honnêtement, rien ne m’a semblé difficile grâce à Karim Aïnouz. C’était un travail libérateur, amusant, créatif et stimulant. Chaque jour, je repartais avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose, d’avoir repoussé les limites et exploré de nouveaux territoires. Même si certaines scènes physiques étaient très dures et violentes, Alicia Vikander les a rendues beaucoup plus faciles en les abordant avec assurance. Durant la préparation, il y avait beaucoup de matériel à lire, à regarder et à analyser. Avec Karim, par exemple, nous avons longuement discuté de la réaction de ses sujets. Je me souviens avoir insisté très tôt : «Sont-ils à genoux ? Est-ce qu’ils me regardent dans les yeux ?“
Un environnement authentique doit être recréé, car ces types d’individus ont le pouvoir de vie et de mort et règnent par la terreur. Quand j’entre en scène, en tant que roi, tout le monde est paralysé de peur.
