L’Algérie utiliserait sa diaspora en France comme instrument de pression dans le cadre d’une stratégie visant à maintenir un certain contrôle sur ses opposants, rapporte un article du magazine français Le Point. Selon ce dernier, l’Algérie chercherait à exploiter le patriotisme de ses ressortissants, qu’ils aient ou non la double nationalité, pour effrayer et intimider les opposants au régime.
Le Point évoque notamment la récente arrestation de blogueurs algériens en France, accusés de diffusion de messages haineux et d’incitation à la violence. Le magazine souligne que cette stratégie, qui utilise des personnalités comme « les artisans de la haine ordinaire », vise à renforcer l’image d’une nation en danger, menacée par les puissances extérieures, principalement la France, le Maroc et Israël.
Le magazine explique que cette technique, souvent utilisée par le régime algérien pour détourner l’attention de ses propres problèmes internes, se retourne désormais contre ses opposants. L’accusation récurrente d’ingérence de la « main étrangère » est avancée pour justifier la politique gouvernementale et renforcer la cohésion nationale, en créant des ennemis extérieurs.
Le Point précise que les autorités algériennes utilisent la mobilisation de la diaspora pour obtenir des avantages politiques et diplomatiques, à travers diverses techniques comme le recrutement d’influenceurs sur les réseaux sociaux. Ces derniers, souvent perçus comme des « soldats endormis », sont utilisés pour stimuler les sentiments nationalistes et faire avancer le programme du régime algérien.
Parmi les influenceurs impliqués, certains sont particulièrement actifs sur des plateformes comme TikTok, où ils organisent des événements « en direct » et diffusent des discours de soutien au régime. Cette mobilisation vise principalement à réprimer l’opposition algérienne à l’étranger, en ciblant ceux qui échappent à la justice du pays, notamment en France, et qui ne sont pas extradés malgré les mandats d’arrêt internationaux.
-Au-delà de la lutte contre les opposants en exil, cette stratégie algérienne cherche également à occulter la réalité du système répressif en Algérie, malgré les efforts du régime pour améliorer son image internationale à travers des campagnes de communication et de patriotisme auprès de la jeunesse.
Les personnalités critiques à l’égard du régime sont souvent qualifiées de « traîtres » et font l’objet de campagnes de diffamation. Beaucoup d’entre eux, notamment des journalistes, des militants politiques et même des membres des familles de personnalités de l’opposition, font face à des représailles pouvant aller jusqu’à l’arrestation. Le cas de l’écrivain Boualem Sansal en est une illustration frappante.
Ainsi, si la France semble être la cible principale de cette stratégie de manipulation, l’objectif ultime semble être de faire taire toute forme d’opposition algérienne à l’étranger et de conserver un contrôle total sur l’image du pays, même à l’international.
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