La loi, adoptée en avril, doit entrer en vigueur dimanche 19 janvier.
AFP
La Cour suprême américaine a validé vendredi à l’unanimité l’entrée en vigueur d’une loi menaçant d’interdiction le réseau social TikTok, mais le futur président Donald Trump a demandé un délai pour décider de l’appliquer ou non.
La décision de la plus haute juridiction américaine intervient un peu plus de 36 heures avant la limite imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.
« Il ne fait aucun doute que, pour plus de 170 millions d’Américains, TikTok offre un mode d’expression, d’interaction et d’appartenance à une communauté important », ont estimé les neuf hauts magistrats.
« Mais le Congrès a déterminé que son désinvestissement était nécessaire pour répondre à ses préoccupations bien fondées en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.
Les élus américains ont adopté, en avril 2024, cette loi destinée à empêcher les autorités chinoises d’accéder aux données des utilisateurs aux Etats-Unis du réseau social ou de tenter de manipuler l’opinion américaine.
“La taille de TikTok et sa vulnérabilité au contrôle d’un adversaire étranger, combinées à la vaste gamme de données collectées par la plateforme, justifient un traitement différentiel”, ont insisté les juges de la Cour suprême.
« Victoire pour la sécurité »
Plusieurs personnalités républicaines ont salué cette décision, dont l’ancien vice-président Mike Pence, qui a évoqué une “victoire pour la protection (des données personnelles) et la sécurité du peuple américain”.
Interrogé par l’AFP, TikTok n’a pas immédiatement répondu.
La loi oblige théoriquement les fournisseurs d’accès Internet et les magasins d’applications à bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de dimanche minuit.
Les principaux, contactés par l’AFP, n’ont pas répondu.
Le ministère américain de la Justice a annoncé vendredi que l’application de la loi serait étalée dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.
-La Maison Blanche a estimé que “l’application de la loi (doit) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi”, selon un communiqué de la porte-parole Karine Jean-Pierre.
“Besoin de temps”
Donald Trump s’est, à plusieurs reprises, dit favorable au maintien de l’application aux Etats-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, lui demandant de surseoir à sa décision, en vain.
Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais a affirmé avoir « besoin de temps » pour se prononcer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».
Le promoteur immobilier a évoqué vendredi le sort de TikTok lors d’une conversation téléphonique avec le président chinois Xi Jinping.
Signe de l’ouverture de Donald Trump envers le réseau social préféré des jeunes, le patron de TikTok, Shou Chew, est l’un des invités d’honneur de sa cérémonie d’investiture lundi.
“Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher TikTok d’éteindre les lumières” aux Etats-Unis, a assuré jeudi, sur la chaîne Fox News, l’élu républicain à la Chambre des représentants Mike Waltz, nommé conseiller national à la sécurité par Donald Trump. .
« La loi permet un report si une transaction reste possible », a expliqué l’élu de Floride. « Cela donnera au président Trump le temps de faire fonctionner TikTok. »
« Grande incertitude »
Pour Mike Waltz, le futur chef de l’Etat entend préserver le réseau social tout en réglant les questions relatives à un éventuel accès des autorités chinoises aux données des utilisateurs américains de TikTok.
ByteDance a jusqu’à présent systématiquement refusé de vendre TikTok, même si plusieurs investisseurs américains se sont positionnés, au premier rang desquels l’homme d’affaires Frank McCourt, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.
« Les créateurs de contenus sur TikTok se préparent à une éventuelle interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, patronne de l’agence de marketing digital Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.
Du côté des annonceurs, “certains parient sur une extinction (de la plateforme), tandis que d’autres sont plus optimistes et pensent que cela va continuer après dimanche”, a-t-elle ajouté.
(AFP)
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