Sécurité à Lausanne –
“Je ne connais pas de policier qui sortirait sans son arme, vu le contexte”
Le président de l’Association des policiers de Lausanne réagit au vote du Conseil communal de moins armer les policiers.
Publié aujourd’hui à 16h47
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
C’est une décision du Conseil communal de Lausanne, prise mardi soir par une majorité d’élus de gauche, qui interroge : désarmer la police municipale dans certaines de ses missions ou interventions. Qu’en pensent les premiers intéressés ? Cyril Portmann est le président de l’Association des policiers de Lausanne (AFPL). Une association qui compte aujourd’hui plus de 600 adhérents. Il réagit.
«Compte tenu de la situation sécuritaire actuelle en Suisse, et notamment des risques d’attentats, nous sommes surpris par le contenu de ce postulat», poursuit Cyril Portmann. Pour lui, la mission du policier est de protéger les citoyens, comme lui bien sûr. Il peut donc être appelé à agir à tout moment. « Un événement de force majeure peut survenir à tout moment. Et si le seul policier présent à ce moment-là n’est pas armé, que se passe-t-il ? Ne pas être armé lors de nos missions ou de nos interventions affaiblit clairement la réponse que nous pourrions apporter dans de telles circonstances.
“On ne peut pas tout prévoir”
Le postulat approuvé mardi soir, qui émane du conseiller environnemental Ilias Panchard et qui a été renvoyé à la Commune pour rapport, évoque les missions qui pourraient être réalisées sans armes. Comme l’encadrement des manifestations. Cyril Portmann : « Mais regardez ce qui s’est passé au marché de Noël de Magdebourg en Allemagne en décembre dernier, ou lors de la fête nationale à Nice en 2016 ! Nous ne pouvons pas tout prévoir. Anticipez tout. Et de simples conflits de voisinage ou familiaux ? « Même pour ces interventions, la situation que nous constatons peut être différente de celle qui nous a été initialement présentée. Tout peut dégénérer à tout moment.
L’autre argument avancé dans le postulat est que le simple fait de porter une arme pourrait contribuer à l’escalade des tensions. « De toute ma carrière, je n’ai jamais entendu un policier dire que son arme de service l’empêchait d’apaiser les tensions et de dialoguer. L’arme en réalité, la plupart du temps, passe toute sa vie dans son étui”, assure le président de l’AFPL. “Mais avec ce qui précède, je ne connais pas un policier qui sortirait sans son arme.”
Renforcer la proximité avec la population
« Je n’ai jamais parlé de supprimer l’usage des armes à feu pour toutes les polices municipales, mais seulement pour certaines tâches et missions qu’il appartient à la Commune de définir », précise Ilias Panchard. Il assume cependant l’idée qu’être, pour certaines missions bien précises, ne pas être équipé d’une arme à feu « tout en gardant les autres armes dont sont équipés les agents » permettrait de renforcer la proximité entre la police et l’ensemble de la population. .
“Dernières nouvelles”
Vous voulez rester au courant de l’actualité ? « 24 Heures » vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte email. Ainsi, vous ne manquez rien de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Laurent Antonoff est journaliste à la section vaudoise depuis 1990. Après avoir couvert les régions du Nord vaudois et de la Riviera, il rejoint la rédaction de Lausanne au tournant du millénaire. Romancier à ses heures, il a remporté le prix du journalisme local du Berner Zeitung en 1998.Plus d’informations
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
1 commentaire
Related News :