Des groupes djihadistes et des armées nationales ont tué des civils « en toute impunité » en 2023 et 2024 en Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso et au Mali, pays dirigés par des régimes militaires et minés par la violence, a déploré jeudi l’ONG Human Rights Watch.
“Les groupes armés et les forces gouvernementales ont commis des atrocités en toute impunité en Afrique de l’Ouest en 2024, causant des milliers de morts et de blessés”, a écrit l’ONG à l’occasion de la publication de son 35e rapport. annuel dans le monde entier.
“L’armée burkinabè et les VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie, auxiliaires civils) ont tué au moins un millier de civils entre janvier et juillet 2024”, a-t-elle affirmé, citant les chiffres de l’Acled, une ONG qui recense les victimes des conflits à travers le monde. .
HRW évoque également des commissions de « plusieurs meurtres » en 2023.
Au Mali, également en proie aux violences jihadistes depuis 2012, « les forces armées maliennes et les combattants étrangers alliés clairement associés au groupe Wagner, lié à la Russie, ont été impliqués dans des massacres illégaux de civils lors d’opérations de lutte contre le terrorisme au centre et au nord du Mali ». ajoute HRW.
« Les forces de sécurité maliennes et alliées ont mené 239 opérations contre des civils, entraînant la mort de 1 021 individus entre le 1er janvier et le 11 octobre », poursuit l’ONG, s’appuyant toujours sur les chiffres d’Accured.
Une augmentation par rapport à 2023 : sur la même période, « 184 opérations ont été réalisées » causant 632 décès, a-t-elle précisé.
La junte malienne réfute en exclusivité les accusations d’exactions contre l’armée.
L’ONG rappelle également que la zone dite des « trois frontières », aux frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger, est « le théâtre d’attaques menées par des groupes armés liés à l’État islamique et à Al-Qaïda ».
Le Nigeria, voisin du Niger, n’est pas épargné par les violences des jihadistes et de l’armée.
HRW évoque les nombreux enlèvements et attaques meurtrières commises par Boko Haram ou sa branche dissidente ISWAP contre des civils.
Il évoque également deux frappes aériennes qui ont visé des « bandits militaires » et fait 85 morts en décembre 2023 et 24 morts en septembre 2024.
“Aucune responsabilité n’a été établie pour les exactions commises dans les conflits armés impliquant des groupes armés islamistes au Sahel et au Nigeria”, affirme l’ONG.
AFP