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En répondant au PSPP, Poilievre se contredit

Dommage que la lettre de Pierre Poilievre publiée hier sur X soit adressée à Paul St-Pierre-Plamondon.

Parce que les fédéralistes du Québec (à la CAQ et au PLQ) croiront que cela ne les concerne pas. Désormais, c’est une vision du Dominion qui s’y déploie ; et qu’ils devraient se faire un devoir de décortiquer, de critiquer.

Depuis 70 ans, le fédéralisme est « en relation » avec plusieurs épithètes : « rentable » (Bourassa, 1970), « prédateur » (Gérard D. Lévesque, 1986 ; Nicolas Marceau, 2014). Dès 2005, Stephen Harper prônait un fédéralisme « ouvert ». Poilievre dessine actuellement les grandes lignes d’un fédéralisme dit « raisonnable ».

Celle de Justin Trudeau, certes, était plutôt déraisonnable. Ignorant totalement les règles constitutionnelles du « partage des pouvoirs » (« qui fait quoi » dans la fédération).

Tramway

Poilievre insiste : s’il prend le pouvoir, il « respectera l’autonomie du Québec ». Une contradiction saute aux yeux : dans la même lettre, il réitère sa promesse de bloquer un projet, celui du tramway, même s’il a été promu et soutenu par le gouvernement Legault ! Il a en effet signé une entente avec la Ville et CDPQ infra (un projet soutenu par la Chambre de commerce et d’industrie du Québec).

Lorsqu’il a fallu aider Calgary et Edmonton à se doter de tramways et de trains légers, M. Poilievre était là pour que «nos jeunes et nos aînés n’aient plus besoin de voiture», dit-il, guilleret, dans une vidéo.

L’ère Harper

D’ailleurs, dans sa lettre, Poilievre idéalise le passé bleu : « Sous Stephen Harper, le Québec était respecté ». Il faut se qualifier.

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Oui, il y a eu d’authentiques gestes fédéralistes : reconnaissance du fait que les Québécois forment une nation; Siège pliant du Québec à l’UNESCO. Il y avait des sommes pour compenser le déséquilibre fiscal. Et Harper a libéré deux points TPS.

Mais Poilievre oublie les profondes querelles liées à l’idéologie conservatrice et au système fédéral canadien.

Le non-respect des compétences provinciales en matière de valeurs mobilières, depuis 2007. Le déni de la compétence partagée du Québec en matière d’armes à feu. En 2012, Jean-Marc Fournier, le ministre de Jean Charest, s’est même rendu à Ottawa pour s’en plaindre. Dominique Vien, également ministre de Charest à l’époque, approuve cette dénonciation des empiétements fédéraux. Qu’a-t-elle dit depuis qu’elle s’est jointe au caucus conservateur à Ottawa?

Il ne faut surtout pas oublier l’abandon par Harper d’un aspect clé du fédéralisme « ouvert ». La promesse d’encadrer explicitement le « pouvoir de dépenser » du gouvernement fédéral, une fiction faisant croire à Ottawa qu’il peut dépenser dans tous les domaines sans exception.

Si Harper avait réussi comme promis, les libéraux de Justin Trudeau auraient peut-être eu plus de difficulté, au cours de leurs 10 années au pouvoir, à envahir des domaines de compétence provinciale comme la santé et l’éducation.

Et au lieu de s’occuper de nos dents et de nos garderies, les libéraux de Trudeau auraient peut-être été contraints de se concentrer sur les grands pouvoirs « réguliers » du gouvernement fédéral : frontières, postes, ports, transport aérien, armée, etc., lamentablement négligés depuis 2015. , on s’en rend compte aujourd’hui.

 
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