News Day FR

Le renseignement, première victime de la crise diplomatique

La mission de l’ambassadeur de à Alger, Stéphane Romatet, pourrait-elle être interrompue ? La question semble posée alors que la dégradation des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie se poursuit. Le 15 décembre, les autorités algériennes ont annoncé l’avoir renvoyé « un avertissement sévère »accusant la France d’avoir procédé, via la Direction générale du renseignement extérieur français (DGSE), «opérations et manœuvres agressives» verser “déstabiliser” le pays. Sans beaucoup de détails pour étayer cette thèse.

Un départ du diplomate ne résoudrait pas la querelle, mais rendrait la situation symétrique : le 30 juillet 2024, Alger annonce le retrait immédiat de son ambassadeur, en signe de protestation contre le soutien de Paris au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. . .

Malgré une collaboration passée

Depuis, les liens entre services secrets semblent également s’être dégradés. « Le canal d’échange avec les renseignements algériens était important en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, mais aussi sur certaines interventions dans la guerre au Sahel, mais la France ne semble plus avoir grand-chose à en attendre dans sa nouvelle stratégie subsaharienne. Je trouve cela inquiétant, car Paris agit désormais comme si la relation algérienne était inutilisable.»indique Adlène Mohammedi, chercheuse au Ceri Sciences Po.

En 2022, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron à Alger, Bernard Emié, le patron de la DGSE – le service de renseignement extérieur –, était assis à la table du chef de l’État et de son homologue Abdelmadjid Tebboune, également supervisé par des militaires clés et responsables du renseignement. Une apparition rarissime qui donnait une idée de l’importance de la collaboration en matière de sécurité. Les temps ont beaucoup changé.

Lors des salutations aux ambassadeurs la semaine dernière, le chef de l’Etat a semblé marquer un changement. Tout en dénonçant l’Algérie pour la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, Emmanuel Macron s’est félicité du “relais” du Maroc « pour une approche africaine réinventée », tandis que la France fait face à une forme de rejet au Sahel. Cette nouvelle stratégie, qui devrait conduire au développement de divers « Projets franco-marocains », a déjà obtenu de premiers succès en termes de renseignement. Le 19 décembre, la DGSE a confirmé la libération de quatre responsables français accusés d’espionnage et détenus depuis un an au Burkina Faso, grâce à la médiation du Maroc.

Escalade verbale

Entre Paris et Alger, les accrochages verbaux ne connaissent plus de trêve. « L’extrême droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts certifiés au sein du gouvernement français, mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l’Algérie. » a indiqué samedi le ministère algérien des Affaires étrangères. Une réponse à deux membres du gouvernement français qui dénonçaient le limogeage par Alger d’un des influenceurs algériens que la France avait expulsé.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait jugé la veille que “L’Algérie cherche à humilier la France”, tandis que le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, a ajouté en affirmant que « La France n’aura d’autre choix que de répondre ». Samedi, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a appelé à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 qui confère un statut dérogatoire aux Algériens en matière de résidence et d’emploi en France. Pour “fixer les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie”.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :