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La SNCF ne devrait pas vous obliger à choisir entre « monsieur » ou « madame » pour acheter un billet de train, selon la justice européenne

Une association LGBT+ réclame la levée de cette obligation, qui « contribue à alimenter un sentiment d’exclusion » pour les personnes intersexuées et non binaires.

Publié le 01/09/2025 15:36

Mis à jour le 01/09/2025 15:42

Temps de lecture : 2min

Des passagers montent à bord d’un train Ouigo à Paris le 22 octobre 2024. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / AFP)

Faut-il choisir de se présenter comme « monsieur » ou « madame » pour acheter un billet de train ? La SNCF soutient que oui, mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de donner tort, dans un arrêt rendu jeudi 9 janvier.

« La personnalisation de la communication commerciale fondée sur une identité de genre présumée basée sur la civilité du client n’apparaît pas objectivement indispensable »estime la CJUE. Il est basé sur le principe de « minimisation des données »garanti par le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) et qui impose de ne pas collecter d’informations inutiles à la fourniture du service commandé.

La Cour précise que SNCF Connect peut utiliser « expressions de politesse génériques, inclusives et sans corrélation avec l’identité de genre présumée des clients » quand elle communique avec eux. Une solution « moins intrusif »selon le tribunal.

La CJUE a été saisie pour avis par le Conseil d’État français, lui-même saisi par l’association Mousse, qui lutte pour défendre les droits des personnes LGBT+. Ce choix de catégorie de genre « contribue à alimenter un sentiment d’exclusion » pour les personnes intersexuées et non binaires, affirme l’avocat de l’association, qui s’est félicité « une décision historique en termes de reconnaissance des droits des minorités sexuelles et de genre ». La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a dans un premier temps rejeté la plainte de l’association.

Ce jugement ne résout pas le litige, car « il appartient à la juridiction nationale – ici le Conseil d’État – de trancher l’affaire conformément à l’arrêt de la Cour »souligne la juridiction européenne. Cependant, cette décision « ouvre également la voie à des effets indirects, apportant des avancées majeures pour les droits des personnes LGBT+ dans l’Union européenne »selon l’avocat de Mousse. Contactée par l’AFP, SNCF Connect n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.


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