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Chers frères et sœurs, Joyeux Noël !

Cette nuit, le mystère, qui ne cesse de nous étonner et de nous émouvoir, s’est renouvelé : la Vierge Marie a donné naissance à Jésus, le Fils de Dieu, elle l’a enveloppé de langes et l’a placé dans une crèche. C’est ainsi que les bergers de Bethléem le trouvèrent, plein de joie, tandis que les anges chantaient : « Gloire à Dieu et paix aux hommes » (cf. LC 2, 6-14).

Oui, cet événement, survenu il y a plus de deux mille ans, est renouvelé par l’œuvre de l’Esprit Saint, le même Esprit d’Amour et de Vie qui a fécondé le sein de Marie et, à partir de sa chair humaine, a formé Jésus. Ainsi, aujourd’hui, dans la naissance de notre temps, la Parole éternelle du salut s’incarne à nouveau et véritablement, elle dit à chaque homme et à chaque femme, elle dit au monde entier : Je t’aime, je t’aime. pardonne, reviens à moi, la porte de mon cœur est ouverte !

Frères et sœurs, la porte du cœur de Dieu est toujours ouverte, retournons à Lui ! Revenons à ce cœur qui nous aime et nous pardonne ! Laissons-nous pardonner par Lui, laissons-nous réconcilier avec Lui !

C’est le sens de la Porte Sainte du Jubilé, que j’ai ouverte hier soir, ici à Saint-Pierre : elle représente Jésus, la Porte du salut ouverte à tous. Jésus est la Porte que le Père miséricordieux a ouverte au milieu du monde, au cœur de l’histoire, pour que nous puissions tous revenir à Lui. Nous sommes tous comme des brebis perdues et nous avons besoin d’un berger et d’une porte pour retourner à la maison du Père. Jésus est le berger, Jésus est la porte.

Frères et sœurs, n’ayez pas peur ! La Porte est ouverte, elle est grande ouverte ! Viens! Réconcilions-nous avec Dieu, et alors nous serons réconciliés avec nous-mêmes et nous pourrons nous réconcilier les uns avec les autres, y compris avec nos ennemis. Oui, la miséricorde de Dieu peut tout, elle défait tous les nœuds, elle brise tous les murs de division, elle dissout la haine et l’esprit de vengeance. Viens! Jésus est la porte de la paix.

Souvent, on ne s’arrête qu’au seuil, on n’a pas le courage de le franchir, car il nous interpelle. Franchir la Porte demande le sacrifice de faire un pas, de laisser derrière soi les disputes et les divisions, de s’abandonner aux bras ouverts de l’Enfant qui est le Prince de la Paix. En ce Noël, début de l’année jubilaire, j’invite chaque personne, chaque peuple et chaque nation à avoir le courage de franchir la Porte, à devenir des pèlerins de l’espérance, à faire taire les armes et à surmonter les divisions !

Que les armes se taisent dans l’Ukraine martyrisée ! Puissions-nous avoir l’audace d’ouvrir la porte à la négociation et aux gestes de dialogue et de rencontre, pour parvenir à une paix juste et durable.

Que les armes se taisent au Moyen-Orient ! Les yeux fixés sur le berceau de Bethléem, ma pensée va aux communautés chrétiennes d’Israël et de Palestine, notamment à Gaza, où la situation humanitaire est désastreuse. Que les incendies s’arrêtent, que les otages soient libérés et que la population épuisée par la faim et la guerre soit secourue. Je suis également proche de la communauté chrétienne du Liban, notamment du sud, et de celle de Syrie, en cette période très délicate. Que les portes du dialogue et de la paix s’ouvrent dans toute cette région déchirée par les conflits. Je veux également le rappeler au peuple libyen ici présent, en l’encourageant à rechercher des solutions permettant la réconciliation nationale.

Que la naissance du Sauveur apporte un temps d’espérance aux familles de milliers d’enfants qui meurent d’une épidémie de rougeole en République Démocratique du Congo, ainsi qu’aux populations de l’Est du pays et celles du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Mozambique. La crise humanitaire qui les touche est principalement causée par les conflits armés et le fléau du terrorisme. Cette situation est aggravée par les effets dévastateurs du changement climatique qui entraînent des pertes de vies humaines et le déplacement de millions de personnes. Je pense aussi aux populations des pays de la Corne de l’Afrique pour qui j’implore les dons de paix, d’harmonie et de fraternité. Que le Fils du Très-Haut soutienne les efforts de la communauté internationale pour favoriser l’accès à l’aide humanitaire pour la population civile du Soudan et entamer de nouvelles négociations en vue d’un cessez-le-feu.

Que l’annonce de Noël apporte du réconfort à la population du Myanmar qui, en raison de la poursuite des affrontements armés, souffre gravement et est contrainte de fuir son foyer. Que l’Enfant Jésus inspire les autorités politiques et toutes les personnes de bonne volonté du continent américain, pour que des solutions efficaces soient trouvées au plus vite, dans la vérité et la justice, afin de promouvoir l’harmonie sociale, notamment en Haïti. , au Venezuela, en Colombie et au Nicaragua, et que nous nous efforçons, surtout en cette année jubilaire, de construire le bien commun et de redécouvrir la dignité de chaque personne, au-delà des divisions politiques. Que le Jubilé soit l’occasion de briser tous les murs de séparation : les murs idéologiques, qui marquent si souvent la vie politique, et les murs physiques, à l’image de la division qui affecte l’île de Chypre depuis maintenant cinquante ans et qui déchire ses tissu humain et social. J’espère qu’une solution commune pourra être trouvée pour mettre fin à la division, dans le plein respect des droits et de la dignité de toutes les communautés chypriotes.

Jésus, Parole éternelle de Dieu fait homme, est la Porte grande ouverte que nous sommes invités à franchir pour redécouvrir le sens de notre existence et le caractère sacré de toute vie, et retrouver les valeurs fondatrices de la famille humaine. Il nous attend à la porte. Il attend chacun de nous, surtout les plus fragiles. Il attend les enfants, tous les enfants qui souffrent de la guerre et de la faim ; Il attend les personnes âgées, souvent contraintes de vivre dans des conditions de solitude et d’abandon ; Il attend ceux qui ont perdu leur maison ou qui fuient leurs terres pour trouver un refuge sûr ; Il attend ceux qui ont perdu ou qui ne trouvent pas de travail ; Il attend les prisonniers qui, malgré tout, restent toujours enfants de Dieu. Il attend ceux qui sont persécutés à cause de leur foi.

En ce jour de fête, notre gratitude va à ceux qui font le bien en silence et fidèlement : je pense aux parents, aux éducateurs et aux enseignants, qui ont la grande responsabilité de former les générations futures ; Je pense aux agents de santé, aux forces de l’ordre, à ceux qui s’engagent dans des œuvres de charité, en particulier aux missionnaires répartis dans le monde entier qui apportent lumière et réconfort à tant de personnes en difficulté. À tous, nous voulons dire : merci !

Frères et sœurs, que le Jubilé soit une occasion d’effacer les dettes, en particulier celles qui pèsent sur les pays les plus pauvres. Chacun est appelé à pardonner les offenses reçues, car le Fils de Dieu, né dans le froid et l’obscurité de la nuit, pardonne toutes nos dettes. Il est venu nous guérir et nous pardonner. Pèlerins d’espérance, allons à sa rencontre ! Ouvrons-lui les portes de notre cœur, comme il nous a ouvert la porte de son cœur.

Je vous souhaite à tous un joyeux et saint Noël.

 
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