Après dix jours sans eau ni électricité, bloqués à Mayotte suite au passage du cyclone Chido, les premiers enseignants ont pu bénéficier d’un rapatriement à La Réunion. La Saint-Pierraise Célia Vigneau en fait partie.
Célia Vigneau, teacher de technologie au lycée professionnel, se trouvait chez lui le samedi 14 décembre lorsque le cyclone a frappé Mayotte. “ Les murs ont commencé à trembler, on a vite couru se réfugier sous les escaliers et là les baies vitrées ont explosé, toute la façade en bois de la maison s’est effondrée, c’était l’enfer », raconte Saint-Pierraise encore traumatisée. Après des heures de cauchemar, l’enseignant a pensé aller se réfugier chez des voisins dont les murs de la maison étaient en béton mais tout était dévasté, le toit a été emporté par les rafales.
Pendant dix jours, le jeune professeur est resté chez des amis avec six autres personnes. Sans eau ni électricité, la situation devenait de plus en plus stressante. » C’était vraiment un combat mais nous avons très bien réussi par rapport à la population locale », le met en perspective face à la situation des habitants des zones rurales et des bidonvilles. » Le cyclone a tout rasé », a-t-elle déclaré, émue aux larmes.
Sur les 8 700 enseignants de l’archipel, des centaines dont Célia avaient fait part au rectorat de leur volonté d’être rapatriés : «Ce qui était dur, c’est qu’on ne savait pas si on allait pouvoir sortir de Mayotte. Nous n’avions aucune nouvelle d’un rapatriement par le rectorat » explique la jeune femme. Célia a finalement pu être évacuée vers l’île de la Réunion avec d’autres collègues, juste avant Noël. Un soulagement même si le traumatisme reste profond. Un événement marquant qui s’ajoute à ceux déjà vécus par Célia, nous vous en parlions en septembre dernier dans un article.
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Le lycée dans lequel Célia a enseigné sert aujourd’hui de centre d’hébergement. Les bâtiments solides ont résisté au passage du cyclone, mais les dégâts restent importants. Le recteur de Mayotte a déjà annoncé que la rentrée scolaire, initialement prévue le 13 janvier, n’aurait pas lieu comme prévu. Célia suit de près la situation depuis La Réunion où elle a trouvé refuge et malgré les événements traumatisants, Saint-Pierraise ne souhaite pas abandonner son poste à Mayotte : “En théorie ce n’est pas un départ définitif, j’ai l’espoir de pouvoir revenir, revoir mes élèves.”
Mardi, la préfecture de Mayotte a livré un nouveau bilan du nombre de victimes, encore provisoire : 39 morts et 4 260 blessés. Mais de nombreux habitants sont toujours portés disparus. Parmi eux, des élèves du lycée où travaille Célia Vigneau manquent à l’appel. » Beaucoup de mes collègues ont essayé de commencer à inscrire des étudiants. Dans certains collèges, ils ont normalement 1 000, 1 500 étudiants et ils n’ont réussi à en trouver que 500 pour le moment. », raconte l’enseignante, la gorge nouée. “Nous avons peur” conclut-elle.
En sécurité à La Réunion, Célia Vigneau tente de guérir son traumatisme et salue » altruisme incroyable » de ses confrères qui ont choisi de rester à Mayotte pour apporter leur aide.
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