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En Corée du Sud, l’opposition annonce avoir déposé une requête en impeachment contre le président par intérim

Des manifestants appelant à la destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol réagissent après le résultat du deuxième vote de destitution de la loi martiale devant l’Assemblée nationale à Séoul, le 14 décembre 2024. ANTHONY WALLACE / AFP

L’opposition sud-coréenne a annoncé jeudi 26 décembre avoir déposé une requête en destitution contre le président par intérim Han Duck-soo, un nouvel épisode dans la crise politique que traverse la quatrième économie d’Asie depuis le coup d’État manqué. du président Yoon Suk Yeol, désormais déchu, début décembre.

« Nous avons déposé la motion juste avant la séance plénière »» a déclaré le député du Parti démocrate Park Sung-joon aux journalistes à l’Assemblée nationale. « Nous le soumettrons au vote demain »il a ajouté.

L’opposition reproche à M. Han d’avoir refusé de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, qui doit dans un délai de six mois valider ou invalider la destitution du président conservateur Yoon Suk Yeol, votée par les députés le 14 décembre, pour sa tentative manquée d’imposer des mesures martiales. loi et museler le Parlement en y envoyant l’armée onze jours plus tôt.

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Han Duck-soo veut un « consensus »

Han Duck-soo, Premier ministre, assume la présidence par intérim et M. Yoon est suspendu en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle. Celui-ci doit être statué à la majorité des deux tiers. Toutefois, trois de ses neuf sièges sont vacants en raison du départ à la retraite de leurs titulaires à l’automne dernier. Les trois nouveaux juges devaient en principe être nommés jeudi par le président parmi les candidats choisis par l’Assemblée nationale, contrôlée par l’opposition.

Mais M. Han, fonctionnaire de carrière de 75 ans, maintient que son statut de président par intérim ne lui donne pas le pouvoir de procéder à des nominations importantes, et exige que le choix des juges soit d’abord soumis à révision. un accord entre le Parti du pouvoir populaire (PPP, au pouvoir) et les groupes d’opposition.

Le président par intérim doit « s’abstenir d’exercer les pouvoirs présidentiels exclusifs les plus importants, y compris la nomination aux institutions constitutionnelles »M. Han s’est justifié. « Il faut d’abord parvenir à un consensus entre le parti au pouvoir et l’opposition à l’Assemblée nationale, qui représente le peuple »il a ajouté.

La Cour constitutionnelle doit tenir vendredi une première audience sur la destitution de M. Yoon. Si les trois sièges vacants ne sont pas pourvus avant la fin de la procédure, les six juges restants devront statuer à l’unanimité pour évincer définitivement M. Yoon du pouvoir. Un seul vote contre la destitution signifierait sa réintégration automatique dans ses fonctions.

Yoon Suk Yeol sous enquête pour « rébellion »

Le refus de M. Han de nommer de nouveaux juges prouve “qu’il n’a ni la volonté ni les compétences pour respecter la Constitution”a déploré le chef des députés du Parti démocrate à l’Assemblée, Park Chan-dae.

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Si la motion déposée par l’opposition est adoptée, ce sera la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. Le ministre des Finances Choi Sang-mok deviendrait alors le nouveau président par intérim.

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La Constitution sud-coréenne prévoit que l’Assemblée nationale peut destituer le président à la majorité des deux tiers des voix, et le Premier ministre et les autres membres du gouvernement à la majorité simple. L’opposition, qui dispose de 192 sièges sur 300 à l’Assemblée, affirme qu’elle n’a besoin que d’une majorité simple pour destituer M. Han, puisqu’il n’est que Premier ministre. Mais le PPP soutient plutôt qu’une majorité des deux tiers est nécessaire, puisque M. Han est président par intérim.

Yoon Suk Yeol, 64 ans, fait également l’objet d’une enquête pour “rébellion”un crime passible de la peine de mort. Le Bureau d’enquête sur la corruption, qui centralise les enquêtes, a déjà convoqué à deux reprises le président déchu pour l’interroger sur les événements de la nuit du 3 au 4 décembre qui ont stupéfié le pays. Mais M. Yoon ne s’est présenté à aucune de ces convocations.

Les enquêteurs doivent décider dans les prochains jours s’ils doivent émettre une troisième convocation ou s’ils doivent demander à la justice un mandat pour traduire M. Yoon devant le tribunal par la force.

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Le Monde avec l’AFP

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