Après des semaines d’âpres négociations, Volkswagen est parvenu à un accord : 35 000 emplois en moins d’ici 2030. Le groupe assure que cela se fera en douceur, mais qu’il faut du mal pour éviter de sombrer.
Tous les dirigeants des différentes marques du groupe avaient à peu près le même message : il fallait absolument agir pour ne pas voir le géant Volkswagen s’effondrer sous le poids de la concurrence et du déclin du marché. Un marché européen qui a effectivement perdu environ un quart de ses volumes depuis l’arrivée du Covid, et qui ne s’est jamais vraiment relevé. Ce qui amène de nombreux industriels à se poser la question du nombre d’usines à conserver en Europe, sachant que la plupart étaient déjà sous-utilisées avant la pandémie. La question est d’autant plus épineuse quand on s’appelle Volkswagen, qu’on regroupe une bonne douzaine de marques et qu’on se retrouve face à un mur. Pour éviter de se retrouver dans une situation délicate, il fallait donc « dégraisser ». Mais ce n’est pas le genre de discours qu’aiment entendre les salariés allemands du groupe, qui sont allés jusqu’à se mettre en grève ces dernières semaines. Après d’intenses négociations, les deux parties sont quand même parvenues à un accord sur une réduction des effectifs… en douceur.
35 000 postes en moins
L’accord est si historique qu’il porte un nom : Future Volkswagen. Le groupe s’est donné jusqu’en 2030 pour supprimer 35.000 postes en Europe, une première pour Volkswagen. Avec la seule réduction progressive de la masse salariale, le groupe espère économiser plus d’un milliard d’euros par an, pour atteindre quatre milliards d’économies annuelles au plus fort du plan. Les salariés ont également accepté que l’augmentation salariale de 5% initialement prévue ne soit pas versée sous forme de rémunération directe, mais sert plutôt à compenser la réduction des effectifs et des horaires de travail. Une négociation qui a probablement été particulièrement difficile pour les dirigeants du groupe. Volkswagen devrait aussi réduire drastiquement les primes parfois généreuses versées chaque année aux salariés allemands. Cela devrait donc affecter Porsche, qui n’échappera pas aux mesures d’austérité.
Golfez au Mexique !
Côté produits, des mesures d’économies sont également prises en compte. La Volkswagen Golf, qui n’a jamais quitté ses terres, pourrait être produit au Mexique, où l’Audi Q5 est déjà assemblée. Cela devrait arriver dès 2027, mais rien ne dit encore que cela coïnciderait avec l’arrivée de la neuvième génération de Golf, puisque la prochaine compacte serait normalement sur une plateforme spécifique – SSP ? Le Tiguan et d’autres modèles plus gros resteront en Allemagne, et l’avenir de la Polo et du T-Cross n’est même pas évoqué pour le moment.
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