La mère de Mélissa ne dort plus depuis qu’elle a découvert que sa fille de 18 ans se prostitue. Elle n’approuve pas son choix et craint constamment pour sa sécurité. Malgré cela, elle choisit de rester avec elle. Pour mieux la protéger.
• Lisez également : Prostitution : quand les filles elles-mêmes sollicitent les proxénètes
• Lisez également : Les maisons de jeunesse, un pipeline vers la prostitution
« Si je m’oppose à ce qu’elle fait, je vais tout simplement la perdre et je ne saurai plus si elle est en danger. Je préfère accepter ce qu’elle fait, rester proche et être là si elle a besoin d’aide. Parce que je sais que personne d’autre ne le fera », déclare Agathe (nom fictif) lors d’un entretien avec notre Bureau d’Enquête.
Agathe a découvert, il y a quelques semaines, que sa fille s’était lancée dans l’industrie du sexe. Même si elle était au chômage, Melissa a acheté de nouveaux vêtements et est rentrée avec des articles de luxe. Et un matin, sa mère découvre des liasses de billets dans son sac à dos.
Ce sont tous des indices qui peuvent laisser croire qu’un jeune est entré dans l’industrie du sexe et est vulnérable à l’exploitation sexuelle, ont expliqué les experts en entrevue dans un dossier produit par notre Bureau. enquête et diffusion EST fin novembre.
«Je l’ai confrontée. Et puis, elle me l’a dit”, se souvient-elle, qualifiant ce moment de “cauchemar”.
Agathe a toujours prôné la transparence et l’honnêteté dans sa relation avec sa fille. Elle préfère être au courant, afin de pouvoir réagir si quelque chose arrive. Mais face au choix de sa fille, la mère se sent impuissante.
« Elle est très jeune. J’ai peur que ça lui fasse du mal, que ça la foute en l’air. C’est une fille avec beaucoup de caractère, elle est débrouillarde. Vous devez laisser tomber. Je lui fais confiance, je n’ai pas le choix”, déplore-t-elle.
Agathe connaît sa fille et elle a la tête dure. Elle le laisse faire, sans approuver son choix. Elle sait qu’il lui sera impossible de changer d’avis. Elle privilégie donc la discussion, la confiance, le respect et l’échange. Même si parfois, ces moments suscitent des émotions inconfortables chez la maman.
« L’autre fois, elle parlait avec un client. Il a dit qu’il avait 50 ans… J’ai en quelque sorte commencé à avoir une crise de panique. J’ai peur pour elle. Mais je reste proche pour me rassurer”, exprime-t-elle.
Agathe craint aussi pour l’avenir.
« Pour elle, c’est la bonne voie. Mais j’aurais aimé qu’elle prenne un chemin différent. Je me demande comment elle va faire… c’est tellement gratifiant ce qu’elle fait. Comment vivra-t-elle avec un salaire de 18 dollars de l’heure à son retour sur terre ? demande-t-elle.
Agathe a aussi peur du jugement des autres. Le père et le frère de Mélissa ont coupé les ponts avec elle depuis qu’ils ont appris ce qu’elle faisait. Elle craint que le travail de sa fille puisse avoir des répercussions sur son travail, car elle dirige une petite entreprise en ligne.
Malgré tout, Agathe ne reniera jamais sa fille. Elle a fixé des limites ; elle refuse, entre autres, que sa fille reçoive des clients à la maison. «Tant qu’elle me respectera, je serai là», dit-elle.
Besoin d’aide ?
Pipq.org
Tél. : 418 641-0168
Sans frais : 1 866 641-0168
lacles.org
[email protected]
Tél. : 514 750-4535
Related News :