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«Je vais reconstruire la fête»

Il ajoute encore : «Ce n’est pas parce que M. Leisterh échoue dans sa mission de formateur qu’il faut placer Bruxelles sous tutelle. Le MR vend Bruxelles à la N-VA. À ma connaissance, les Bruxellois ne négocient pas avec la majorité en Flandre.»

David Leisterh (MR), entraîneur bruxellois, a appelé ce vendredi les différents présidents de partis, au niveau national, à se mettre autour de la table »pour discuter de l’avenir de Bruxelles mais aussi de toutes les peurs», notant que « Bruxelles devient un enjeu qui dépasse les frontières. »

Les partis néerlandophones n’ont cependant pas été invités. Sophie Rohonyi, présidente du Défi, a accepté l’invitation, estimant qu’elle découlait de la proposition initiale exprimée par Défi, d’organiser une concertation entre partis francophones. Elle a cependant jugé «problématique« présenter cet accord comme »traiter avec l’Arizona (NDLR : la future coalition fédérale) ».

Ce départ »irrévocable” d’Olivier Maingain est un uppercut adressé au visage du parti amarante.

Est-ce une surprise pour autant ? À moitié… Car Olivier Maingain, bien que conservant certains soutiens internes, était de plus en plus marginalisé dans son parti en raison de positions régulièrement contraires à celles des nouveaux dirigeants du parti.

Des désaccords se sont encore exprimés en interne récemment, quant à la perspective de participer, ou non, à la majorité bruxelloise avec la N-VA. “J’ai été consterné par les déclarations de Bernard Clerfayt sur BX1, qui n’a pas fermé la porte à la N-VA. Il y a une dérive sur nos fondamentaux », assures Olivier Maingain to La Libre. “La conférence de presse de David Leisterh et Georges-Louis Bouchez marque le début du confédéralisme. Ils invitent les présidents nationaux à négocier pour Bruxelles à la place des Bruxellois. M. Bouchez est prêt à faire payer à Bruxelles les avantages partisans dont il bénéficie au niveau fédéral. Et Sophie Rohonyi, en acceptant l’invitation, s’est complètement trompée dans son analyse, par rapport à la menace qui pèse sur Bruxelles. J’ai essayé de la contacter, elle ne m’a pas répondu. Je ne peux pas accepter que Bruxelles devienne une mini Belgique où la Flandre impose sa vision. Si le Défi n’est plus le parti de la résistance francophone, mais je ne renie pas mes convictions.»

Au sein du parti, les premières réactions ont été très sévères à l’égard de l’ancien président du FDF.

mouette

“J.Je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête d’Olivier Maingain depuis plusieurs mois. Il a déjà participé à la défaite électorale du 9 juin par ses actions. C’est terrible de terminer sa carrière comme ça. Il détruit un parti qu’il a longtemps dirigé et assiste désormais à ses funérailles.»

« Je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête d’Olivier Maingain depuis plusieurs mois. Il a déjà participé à la défaite électorale du 9 juin par ses actions. C’est terrible de terminer sa carrière comme ça. Il détruit un parti qu’il a longtemps dirigé et participe aujourd’hui à ses funérailles », a réagi Didier Gosuin, ancien ministre bruxellois et ancien bourgmestre d’Auderghem. “La démarche de Défi, en acceptant de discuter avec les autres partis, consiste à dire qu’on ne peut pas laisser Bruxelles s’enliser. Oui, nous refusons ce que la N-VA a mis sur la table, et cette note flamande constitue un les événements de la guerre. Mais les francophones doivent retrouver une trajectoire viable. Sinon, on se mettra un nœud coulant autour du cou. Mais en quittant Défi, Olivier Maingain fait le jeu de ceux qui veulent diviser Bruxelles. Elle précipite la cogestion de Bruxelles par la Flandre et la Wallonie. Je suis fidèle à mon parti et je crois que la situation est catastrophique pour Bruxelles. Olivier Maingain ne fait qu’ajouter du chaos au chaos

Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et autre figure historique du parti, n’est guère plus compréhensif. “Comment comprendre le départ d’Olivier Maingain à ce moment urgent pour Bruxelles et les francophones de ce pays ?» se demande-t-il. “Défi avait appelé à une réunion des partis francophones pour se pencher sur le sort de Bruxelles, qui doit être soutenu. Son départ affaiblit notre cause et nos combats pour une région forte, mieux respectée et plus démocratique. Son départ, à l’aube de la réunion d’un front francophone, est illisible« .

“Je suis abasourdi”

«Cette nouvelle est incroyable… je suis abasourdi», réagit rapidement Emmanuel De Bock, candidat malheureux à la dernière présidentielle au Défi.

Le parti pourra-t-il survivre au départ de sa figure la plus emblématique, qui l’a présidé pendant un quart de siècle ? « Tout le monde peut survivre au départ d’Olivier Maingain. C’est lui qui a mis notre parti dans l’état où il est aujourd’hui, après sa brouille avec François De Smetcontinues Emmanuel De Bock.

Le 20 février, une crise a effectivement éclaté pendant une obscure histoire de votes internes, qui déchirent le parti depuis des mois, entre les soutiens d’Olivier Maingain et de l’ancien président, François De Smet.

Nous nous demandions s’il pourrait faire encore plus de mal au parti. La réponse est oui », adds Emmanuel De Bock. “Olivier Maingain souffre du syndrome de celui qui ne peut pas passer les rênes à la génération suivante, alors qu’il a tout fait pour soutenir l’élection de Sophie Rohonyi à la présidence.”

On peut s’étonner qu’une conférence de presse vaguement improvisée du MR ait conduit à une telle implosion du Défi…

Une question implicite se pose : d’autres membres du parti, au premier rang desquels Fabian Maingain, député et fils de l’ancien président, suivront-ils Olivier Maingain dans son projet de fonder un nouveau parti ? L’intéressé n’a pas pu être joint ce vendredi soir. “Je ne vais pas suivre Olivier Maingain”assure Cécile Jodogne, qui soutient son président. “Je suis au Défi et je compte y rester», ajoute Jonathan de Patoul, chef de groupe au Parlement bruxellois.

Le parti amarante, déjà fortement diminué par sa défaite électorale outre une hémorragie de départs d’élus dont Ludivine de Magnanville, Christophe Magdalijns, Michaël Vossaert et Ariane de Lobkowicz, aura beaucoup de mal à se remettre de la perte d’un ou plusieurs élus supplémentaires. élus, tandis que le parti perd de facto l’un de ses deux derniers maires (Woluwe-Saint-Lambert).

Des élus issus de la liste du bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert. Nous travaillerons à partir de cette commune pour relancer un parti crédible de défense des francophones.“, assures Olivier Maingain.

Paradoxalement, le départ de sa personnalité la plus forte pourrait aussi permettre à Sophie Rohonyi de reconstruire le parti, sans avoir à composer avec la figure désormais extrêmement encombrante d’Olivier Maingain.

L’espoir donne la vie, bien sûr. Mais l’avenir du Défi semble bien sombre ce vendredi soir…

 
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