Le Réseau canadien de recherche sur le homard reprend vie. Une première réunion en sept ans a eu lieu mardi à Moncton. Le changement climatique, au cœur des préoccupations des acteurs de terrain, sera au centre des discussions de l’organisation.
Plusieurs chercheurs, pêcheurs et représentants d’associations de pêcheurs se sont réunis pour discuter des enjeux qui les préoccupent.
La mission première du réseau sera de répondre aux questions auxquelles le ministère des Pêches et des Océans ne répond pas.
Toutes les questions posées par les pêcheurs ne font pas partie du mandat du ministère
explique Mélanie Griffin, présidente du réseau.
Melanie Griffin est la présidente du Réseau canadien de recherche sur le homard Photo : -
Elle est également biologiste pour l’Association des pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard.
Le changement climatique au cœur des préoccupations
Le changement climatique inquiète depuis plusieurs années les acteurs du monde de la pêche. Le réchauffement de la température de l’eau a un impact sur les stocks de poissons et leurs déplacements dans les zones de pêche.
Cela entraîne des changements dans la répartition du homard. Certaines régions en bénéficient, plus au nord de la répartition, comme le Québec et Terre-Neuve. D’autres régions en souffrent et on commence à en voir des signes dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.
explique Martin Mallet, directeur général du Syndicat des pêcheurs des Maritimes et vice-président du Réseau canadien du homard.
Martin Mallet est directeur général du Syndicat des pêcheurs des Maritimes. Photo : -/Frédéric Cammarano
L’économie de certaines communautés est si étroitement liée à cette pêche que leur survie pourrait en dépendre, estime Mélanie Wiber, chercheuse à la retraite qui sera chargée d’orienter et d’encadrer les projets de recherche.
Nous ne surveillons pas actuellement les avantages de la pêche pour ces communautés
a-t-elle précisé, précisant que les chercheurs pourront également demander des données aux travailleurs de première ligne.
De son côté, l’économiste Pierre-Marcel Desjardins estime que cela réflexion collective
est positif et permettra de faire face au changement climatique.
Je pense que si nous parvenons à réfléchir à mieux nous équiper pour faire face aux défis, cela garantira que le secteur restera fort et pourra continuer à être un moteur important du développement économique.
Récolter des fonds pour des projets de recherche
Toutefois, la chercheuse Melanie Wiber estime qu’il faudra être patient. Le réseau ne dispose pas actuellement des fonds nécessaires pour mener des recherches.
Il faut trouver les fonds nécessaires à la recherche, nous avons les fonds nécessaires pour établir le réseau, actuellement
dit-elle.
Melanie Wibert est conseillère scientifique pour le Réseau canadien de recherche sur le homard. Photo : -/Frédéric Cammarano
À l’époque, le réseau s’intéressait à toutes les espèces de poissons et de crustacés, mais désormais, il se concentrera principalement sur la recherche sur le homard, car les acteurs de cette industrie ont été reconnus, par le passé, comme ceux qui offraient la meilleure collaboration.
Une confiance qui a cependant ses limites. Il est par exemple difficile de demander le salaire annuel d’un pêcheur selon la chercheuse Mélanie Wibert, mais c’est une information qui pourrait être utile à certaines recherches, précise-t-elle.
D’après le rapport de Frédéric Cammarano et les informations de Nouemsi Njiké
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