Le militaire serait l’auteur d’une vidéo montrant des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans des conditions dégradantes.
Une nouvelle plainte pour torture, crimes de guerre, génocide et complicité contre un militaire franco-israélien auteur d’une vidéo montrant des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans des conditions dégradantes a été déposée à Paris, ont annoncé mardi 17 décembre des organisations de défense des droits de l’homme. Une première plainte simple a été déposée début septembre par le Parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en matière de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Selon une Source judiciaire, le Pnat a estimé que les faits paraissaient « insuffisamment caractérisé ». « Les éléments fournis à l’appui de la plainte ne suffisent pas à établir l’existence d’éventuels actes matériels de complicité »» a ajouté cette Source.
« Nos organisations se constituent partie civile pour lutter contre l’inertie du parquet »affirment dans leur communiqué la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et ses organisations membres palestiniennes et françaises Al-Haq, Al Mezan, le Centre palestinien des droits de l’homme (PCHR) et la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Une vidéo au cœur de la plainte
Au cœur de la plainte, une vidéo publiée notamment le 19 mars sur Un homme apparaît enchaîné, les yeux bandés, semblant porter une corde autour du cou et vêtu d’une combinaison blanche ouverte laissant apparaître le haut de son corps. Il a été extrait d’un véhicule par des militaires en uniforme militaire kaki.
On entend une voix parlant français dire « as-tu vu ces salauds, mon neveu ? (…) il s’est énervé. Je vais te montrer son dos, tu vas rire, ils l’ont torturé pour le faire parler”au milieu d’un flot d’insultes. Dans la vidéo de moins d’une minute, plusieurs hommes sont également filmés, les yeux bandés et couverts du même costume. Ils sont entassés dans ce qui semble être une camionnette et devraient, selon les associations, être considérés comme des « prisonniers de guerre ».
« Vous étiez heureux le 7 octobre, fils de pute »lance à nouveau la voix, en référence à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1.208 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et y compris des otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
« Il est urgent que la France enquête »
Selon les informations recueillies par les plaignants, le militaire visé par la plainte a reconnu être l’auteur de la vidéo. En étant témoin des événements et en les filmant, ce militaire franco-israélien s’est rendu coupable, a minima, de complicité de torture, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, accusent les plaignants.
« Il est urgent que la France enquête, poursuive et punisse ses ressortissants impliqués dans des crimes internationaux, notamment dans le génocide de Gaza »a déclaré Shawan Jabarin, directeur général de l’association Al-Haq, cité dans le communiqué.
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