Le CELIAPP étant un outil plutôt nouveau, de plus en plus de personnes l’intègrent dans leur stratégie financière, pour répondre à différents objectifs. Voici cinq mécaniques importantes à comprendre pour en tirer le meilleur parti.
Qu’est-ce que CELIAPP ?
Le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première maison (CELIAPP) est un régime enregistré qui vous permet d’épargner à l’abri de l’impôt. De plus, les cotisations versées peuvent être déduites du revenu imposable.
- Droits de cotisation annuels : 8 000 $ (report possible, pour un maximum de 16 000 $ de cotisations par année)
- Plafond de cotisation à vie : 40 000 $
- Admissibilité : résidents du Canada âgés de 18 à 71 ans qui n’ont pas eu comme lieu de résidence principale une maison ou un logement appartenant à eux-mêmes ou à leur conjoint actuel au cours de l’année civile en cours et des quatre années civiles précédentes.
Une fois le CELIAPP ouvert, l’argent qui s’y trouve pourra être investi dans différents véhicules d’investissement. Il est également possible de gérer vous-même les placements d’un compte CELIAPP sur plusieurs plateformes de courtage telles que Disnat, Banque Nationale Direct Courtage, Questrade ou Wealthsimple.
Si des fonds sont retirés du CELIAPP pour acheter une maison éligible, ils ne sont pas ajoutés au revenu imposable. Il n’y a pas de durée minimale pendant laquelle l’argent doit rester dans le CELIAPP avant d’être retiré pour une telle utilisation.
1. Les droits ne courent qu’à partir de l’année d’ouverture
Les droits de cotisation de 8 000 $ par année ne deviennent disponibles qu’à partir de l’année civile au cours de laquelle un compte CELIAPP est ouvert.
C’est-à-dire que si une personne admissible au CELIAPP ouvre son compte d’ici la fin de 2024, elle disposera de 8 000 $ de droits de cotisation pour cette année, puis de 8 000 $ en 2025, pour un total de 16 000 $. . Mais si elle attend janvier pour l’ouvrir, elle n’aura que les 8 000 $ pour 2025.
Ce mécanisme est important à connaître, car ce n’est pas ainsi que fonctionne l’accumulation des droits de cotisation à un CELI et à un REER. Dans le premier cas, les droits commencent à s’accumuler automatiquement dès que vous atteignez 18 ans, et dans le second cas, dès que vous disposez de revenus de travail.
Si vous souhaitez acheter un bien dans les années à venir et êtes éligible au CELIAPP, vous avez tout intérêt à l’ouvrir au plus vite.
2. Une durée limitée à 15 ans
Attention toutefois à ne pas ouvrir un CELIAPP trop tôt, car il a une durée limitée à 15 ans. À la fin de cette période, s’il n’y a pas d’achat de maison, l’argent pourra être retiré (mais il sera imposé comme un revenu) ou transféré dans un REER (sans être imposé ni affecter les droits de cotisation).
Oui, 15 ans, cela peut paraître long. Mais un jeune qui ouvrirait un CELIAPP à 18 ans se retrouverait quand même avec un forfait qui expire à 33 ans, âge auquel beaucoup de gens n’ont pas encore acheté leur première maison.
Si l’objectif est toujours d’acheter une maison, vous pouvez toujours utiliser cet argent du REER grâce au régime d’accession à la propriété (RAP). Mais si l’on fait cette manœuvre, on perd certains avantages propres au CELIAPP.
Le PAR doit être remboursé au REER, mais le montant retiré du CELIAPP pour l’achat d’une première résidence principale n’a pas à être remboursé.
Simon Houle, planificateur financier indépendant et membre du conseil d’administration d’ÉducÉpargne
Alors si vous retirez 40 000$ d’un CELIAPP pour acheter votre maison, ça y est, vous n’avez plus à y penser. Mais si vous retirez 40 000 $ de votre REER grâce au PAR, vous devez prévoir dans votre budget de remettre cet argent dans le REER dans un délai de 15 ans (dont le début varie entre 2 et 5 ans après l’achat de la maison, selon la date d’achat).
Une autre chose qui arrive si vous transférez votre CELIAPP dans un REER, c’est que vous perdez la possibilité de le combiner avec le RAP (voir point suivant).
3. Combiner CELIAPP et RAP
Il est possible de combiner le CELIAPP et le Plan d’accès à la propriété (PAR), qui vous permet d’utiliser jusqu’à 60 000 $ de votre REER pour acheter votre première propriété.
Ainsi, si vous avez cotisé au maximum, vous pouvez utiliser les 40 000 $ investis dans le CELIAPP en plus du rendement pour acheter une maison, ainsi que les 60 000 $ du REER (avec le PAR). Cela nous donne quand même un total de 100 000$ en plus du retour CELIAPP.
Toutefois, si nous avons dépassé la limite de 15 ans et avons transféré notre CELIAPP à notre REER, nous ne pouvons utiliser que le RAP, d’un maximum de 60 000 $.
Cela peut être dommage si, par exemple, vous souhaitez verser une mise de fonds importante pour acheter une maison à prix élevé ou obtenir un prêt hypothécaire moins important.
De plus, comme nous l’avons vu au point précédent, vous devrez éventuellement rembourser le montant présent dans votre compte REER.
4. CELIAPP pour augmenter votre espace REER
Transférer votre CELIAPP à votre REER n’est pas idéal si vous êtes sur le point d’acheter votre première propriété, mais il peut y avoir des avantages dans d’autres situations. Ce transfert n’affecte pas les droits de cotisation à un REER. Il est donc possible d’utiliser le CELIAPP pour augmenter votre espace REER de 40 000 $, quelles que soient vos intentions d’achat immobilier.
Cela peut être intéressant pour quelqu’un qui remplit les conditions du CELIAPP, mais qui envisage de ne jamais acheter de maison, par exemple quelqu’un qui est locataire et heureux dans cette situation. Il peut également s’agir d’une personne ayant ouvert un compte CELIAPP avant de rencontrer un conjoint qui en est le propriétaire avec lequel elle vivra.
Cette manœuvre peut également profiter aux personnes ayant vendu leur maison, retraitées ou séparées, et qui louent leur résidence principale depuis quatre années civiles (en plus de celle en cours).
Les sommes seraient transférées dans un REER après 15 ans (ou lorsque le titulaire du CELIAPP atteint l’âge de 71 ans) et pourraient être utilisées comme le reste.
5. Faites attention au conjoint
Un autre aspect mérite d’être souligné car il peut faire une grande différence.
Vivre en couple (personnes mariées ou concubins) peut influencer notre éligibilité au CELIAPP, car nous ne pouvons pas ouvrir un tel compte si notre lieu de résidence principale est une maison ou un logement appartenant à notre mari ou concubin. En fait.
Cependant, si notre compte est déjà ouvert, nous pouvons continuer à cotiser et éventuellement retirer les fonds, même si nous vivons dans une maison appartenant à notre conjoint.
Par conséquent, si vous êtes éligible au CELIAPP et envisagez d’emménager avec un partenaire propriétaire d’un bien immobilier, il peut être intéressant d’ouvrir un CELIAPP avant d’emménager (ou de devenir conjoint de fait après 12 mois de vie sous le même toiture) pour pouvoir bénéficier de cet outil si nous en avons besoin à l’avenir.
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