À un tournant historique pour la politique syrienne, les combattants contre le président Bachar al-Assad ont annoncé la nomination de Mohammed al-Bashir au poste de Premier ministre par intérim. Cette décision, prise dans le contexte d’une guerre civile prolongée, élève el-Béchir, chef du Gouvernement syrien de salut (SSG) dominé par Hayat Tahrir al-Sham (HTS), au rang de figure centrale de l’administration de transition en Syrie. région d’Idleb, au nord-ouest du pays.
Selon une déclaration télévisée mardi, el-Béchir dirigera un gouvernement de transition jusqu’au 1er mars 2025. Cette annonce intervient après une rencontre entre le nouveau Premier ministre et des membres de l’ancien gouvernement syrien, ainsi que des responsables des autorités administratives. de la province d’Idlib et de ses environs.
« Une réunion du cabinet s’est tenue aujourd’hui en présence de membres du gouvernement précédent et de certains dirigeants de l’administration locale d’Idlib. Notre objectif est de faciliter tout le travail nécessaire au cours des deux prochains mois, en attendant la mise en place d’un système constitutionnel capable de servir le peuple syrien. », a déclaré al-Bashir à Al Jazeera.
Al-Bashir a également indiqué que d’autres réunions sont en cours pour relancer les institutions locales, dans le but de garantir leur efficacité dans un contexte de crise. ” Nous travaillons au redémarrage des structures administratives afin qu’elles puissent répondre aux besoins immédiats de notre population “, a-t-il ajouté.
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Le gouvernement syrien de salut, sous l’égide de Hayat Tahrir al-Sham, a longtemps été considéré comme une administration de facto contrôlant la province d’Idlib, dernier bastion majeur des forces anti-Assad. La nomination d’Al-Bashir pourrait témoigner d’un effort visant à apporter une certaine forme de légitimité à cette entité, tout en tentant de rassembler des factions disparates sous une direction commune.
Enjeux politiques et stratégiques
Cette approche s’inscrit dans un panorama complexe, marqué par les luttes d’influence entre les différents acteurs du conflit syrien. Hayat Tahrir al-Sham, bien que controversée en raison de son passé lié aux groupes jihadistes, tente d’évoluer vers une position plus politique et administrative. La mise en place d’un gouvernement de transition pourrait être considérée comme une tentative de repositionnement stratégique, visant à gagner le soutien de la population locale et de la communauté internationale.
Toutefois, cette nomination ne fait pas l’unanimité. Certains analystes estiment que le choix d’Al-Bashir reflète avant tout les intérêts de Hayat Tahrir al-Sham, plutôt qu’une réelle volonté d’inclure toutes les composantes de l’opposition syrienne. D’autres y voient une opportunité de stabilisation dans une région en proie à des années de conflit et d’ingérence étrangère.
Pour les habitants d’Idlib et des régions environnantes, les attentes sont immenses. Après plus d’une décennie de guerre, marquée par des mouvements massifs de population, des pénuries alimentaires et un accès limité aux soins de santé, la priorité reste la satisfaction des besoins fondamentaux. “ Nous avons besoin d’un gouvernement qui travaille pour le peuple et non pour ses propres intérêts », confie un habitant d’Idlib.
Avec cette transition annoncée, Mohammed al-Bashir se retrouve face à un défi colossal : composer avec les exigences politiques et stratégiques des différentes parties prenantes, tout en répondant aux attentes urgentes de la population syrienne. Le chemin vers une stabilité durable reste semé d’embûches.
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