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Veillées pour le 35e anniversaire du massacre de Polytechnique

Bravant un vent hivernal mordant, des dignitaires se sont rassemblés vendredi devant le campus principal de Polytechnique Montréal pour rendre hommage aux 14 femmes tuées à l’école d’ingénieurs lors d’une attaque antiféministe il y a 35 ans.

Parmi ceux qui ont déposé en silence des fleurs blanches au pied d’une plaque commémorative se trouve Louis Courville, qui fut directeur par intérim de l’institution en 1989.

Je suis content qu’il y ait beaucoup de gens qui n’ont pas oublié ce qui s’est passéa expliqué M. Courville, âgé de 90 ans, après la cérémonie. En même -, c’est le souvenir d’une chose très triste et horrible.

The women murdered in 1989 were Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte and Barbara Klucznik-Widajewicz.

Un montage photo des 14 femmes tuées par Marc Lépine le 6 décembre 1989 lors de la fusillade à Polytechnique.

Photo : La Presse Canadienne / Graham Hughes

Treize autres personnes ont été blessées dans l’attaque perpétrée par Marc Lépine, qui s’est suicidé. Il s’est rebellé contre les féministes qui, selon lui, lui pourrissaient la vie.

Louis Courville était dans son bureau lorsque les coups de feu ont commencé et tout ce qu’il a entendu, c’est une pluie de balles. Il pensait qu’un groupe armé avait assiégé l’école.

Je ne pouvais pas penser que c’était juste une personne. J’ai essayé de comprendre. Qu’allaient-ils me demander ? Vais-je devoir négocier quelque chose ? Mais Marc Lépine n’est pas venu négocier.

Une citation de Louis Courville, directeur par intérim de l’École Polytechnique en 1989

Dans les jours et les semaines qui ont suivi, lui et son épouse Jeanne Dauphinais ont parcouru la province à la rencontre des familles des victimes.

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Louis Courville était directeur par intérim de l’École polytechnique au moment du drame.

Photo : La Presse Canadienne / Christine Muschi

Leçons à apprendre

La présidente de Polytechnique Montréal, Maud Cohen, a affirmé vendredi qu’il y avait un devoir de tirer les leçons de ce qui s’est passé. Il faut se souvenir de ces jeunes filles qui ont perdu la vie : il y avait 13 étudiants, un employéMme Cohen a déclaré aux journalistes.

Il s’agit de s’assurer que chacun puisse avoir une voie à suivre. Il s’agit de faire en sorte que chacun, et particulièrement les femmes du 6 décembre, se sentent les bienvenus, qu’ils puissent s’épanouir et qu’ils puissent réellement profiter d’un endroit où ils peuvent atteindre leurs objectifs. des rêves.

Une citation de Maud Cohen, president of Polytechnique Montréal

Mathieu Thibault, étudiant de quatrième année en génie civil à Polytechnique, a été frappé par la tragédie du 6 décembre dès son plus jeune âge. Sa mère était à l’école ce soir-là et est partie alors que tout le monde se précipitait hors du bâtiment. Ses deux parents sont diplômés de cette école.

M. Thibault a grandi en entendant parler deux poids, deux mesures et le sexisme au travail, et dès son admission à l’université, il a rejoint un groupe faisant campagne pour que davantage de femmes accèdent à la profession d’ingénieur.

C’est un moment lourd. Vous savez, il est - de réfléchir à la manière dont nous agissons. Où en sommes-nous dans la société ? Et cette année en particulier, j’ai l’impression que c’est le 35èmee année, mais c’est aussi une année où nous avons assisté à une certaine augmentation de la masculinité toxique.

Une citation de Mathieu Thibault, étudiant de quatrième année en génie civil à Polytechnique

Cohen a déclaré qu’elle craignait que les attaques contre les droits des femmes aux États-Unis ne s’infiltrent au Canada.

Je me demande si les droits dont je dispose aujourd’hui seront les mêmes que ceux dont bénéficiera la prochaine génération de femmes, a ajouté Maud Cohen. Je pense que nous avons tous la responsabilité – pas seulement nous les femmes, mais les hommes qui nous entourent – ​​de veiller à ce que cela n’arrive à aucun groupe, en particulier aux femmes.

Et le 15e faisceau lumineux

Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a publié une déclaration décrivant les 14 femmes tuées comme étant des étudiants talentueux, des filles et sœurs bien-aimées et l’avenir du Canada. Leurs vies ont été tragiquement écourtées simplement parce qu’elles étaient des femmes.il a ajouté.

Alors que nous nous souvenons des victimes de cet acte odieux et lâche, nous nous souvenons également que pour de nombreuses femmes, filles et personnes d’identités de genre diverses, la misogynie violente qui a conduit à cette tragédie existe toujours.

Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le chef conservateur Pierre Poilievre a rappelé à l’occasion de cet anniversaire que cette brutalité est considérée comme l’une des pires attaques contre les femmes et contre les valeurs qui nous unissent.

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Le premier ministre Justin Trudeau lors de la cérémonie en hommage aux victimes de Polytechnique.

Photo : La Presse Canadienne / Graham Hughes

La promesse du Canada est celle d’une liberté, d’une sécurité et d’opportunités garanties pour tous, sans distinction de sexe ou d’origine, a déclaré M. Poilievre dans un communiqué. Toute forme de violence contre les femmes est totalement inacceptable.

Pour le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, l’attentat est un drame d’une violence inouïe porté par une intention terrible et dont les années n’ont pas réussi à panser la plaie.

Notre devoir civique est de parler d’une voix forte, humaine et concernée, et notre devoir de législateurs est d’agir avec responsabilité, sévérité, mais aussi compassion et sagesse, pour ne plus jamais recommencer un décompte de 35 ans de souffrance.

Une citation de Yves-François Blanchet, leader of the Bloc Québécois, in a publication on the X network

À 17 h 10 vendredi, heure exacte des premiers coups de feu, 14 faisceaux de lumière ont illuminé le ciel au-dessus du mont Royal, éclairés un à la fois pendant que les noms des 14 victimes étaient lus. Pour la première fois cette année, un 15e une poutre est ajoutée à la mémoire de toutes les victimes de fémicide.

Les familles des victimes étaient présentes à la cérémonie aux côtés de M. Trudeau, du premier ministre du Québec, François Legault, et de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Des veillées et autres événements sont prévus à Montréal et partout au pays pour souligner cet anniversaire.

Trente-cinq ans plus tard, il faut encore réitérer que les femmes ont le droit de vivre sans peur, de suivre leurs aspirations et de réaliser leurs rêves, a déclaré vendredi Mme Plante dans un communiqué. Chaque pas vers l’égalité profite à la société dans son ensemble.

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