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Motion sur le financement public | Les organismes communautaires exigent des excuses de toutes les parties

(Québec) Un regroupement d’organismes communautaires et bénévoles dénonce « l’ingérence politique », après l’adoption d’une motion à l’Assemblée nationale qui demande au gouvernement de cesser tout financement public des organismes qui encouragent des formes d’exploitation sexuelle des mineurs.

Patrice Bergeron

La Presse Canadienne

La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) a exigé vendredi des excuses de la part de tous les partis ayant voté en faveur de cette motion déposée par le Parti québécois (PQ).

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a particulièrement ciblé dans cette motion le Projet d’intervention auprès des prostituées mineures (PIaMP), qui a reçu l’an dernier 350 000 $ de fonds publics, notamment d’un programme géré par le ministère de la Santé.

Il estime que l’organisation a banalisé l’exploitation sexuelle en favorisant le « sugaring », c’est-à-dire une relation entre un adulte et un mineur qui « propose sa compagnie pour diverses activités » – selon la définition qui figure dans un document réalisé par PIaMP.

Selon le TRPOCB, les partis ont porté un « jugement moral » alors que « de manière générale (ils) défendent l’autonomie » des groupes communautaires. De plus, l’organisme est financé par un programme standardisé et « très encadré », comme 3 000 autres organismes communautaires.

«Il est très grave que des ministres et des députés utilisent leur plateforme pour juger, en public, l’approche de quelque groupe que ce soit», a écrit la présidente de la Table, Stéphanie Vallée.

Le Projet d’intervention auprès des prostituées mineures (PIaMP), qui œuvre auprès des personnes âgées de 12 à 25 ans, a pour sa part accusé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon d’avoir tenu des propos « incendiaires » et fomenté une « panique morale ».

Mais il persiste et signe. Lors d’une conférence de presse vendredi matin au Parlement, il a laissé entendre qu’il s’agissait d'”attaques personnelles” et que les élus, dans une démocratie, peuvent vouloir que les choses changent.

«Quand on dit qu’il y a quelque chose de positif dans le fait que des mineurs échangent leurs services sexuels en échange d’une rémunération, alors on dit : “le problème, c’est moi”. La panique morale ne fonctionne pas. »

Il critique également l’organisation pour ses positions révélées lors de la commission parlementaire spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs tenue en 2019-2020.

Il lit une citation avancée par le PIaMP : « L’organisation se démarque d’emblée du discours réduisant les personnes qui échangent des services sexuels au statut de victimes et propose une approche d’intervention mettant en avant le libre arbitre des jeunes. »

Le PIaMP soutient également que le « sugaring », les « sugar daddies », peuvent faire partie d’une stratégie d’émancipation où les jeunes utilisent leur libre arbitre.

“Une personne âgée de 12 ans n’est pas obligée d’exercer son libre arbitre pour entrer dans une relation de type “sugar-daddy” ou toute autre forme de service sexuel en échange d’une rémunération, c’est de l’exploitation sexuelle, il faut le dire, il faut le nommer”, » a déploré le chef péquiste.

“Il y a tous les élus de l’Assemblée nationale, sauf une abstention, qui ont dit : ça suffit”, a-t-il conclu.

La motion ne mentionnait pas spécifiquement le PIaMP, mais le chef péquiste l’avait ciblé lors d’une mêlée de presse avant son dépôt.

Dans une lettre envoyée jeudi à La Presse canadienne, PlaMP affirme avoir adopté une « position pragmatique concernant les échanges de services sexuels ».

Sa démarche de réduction des risques « n’est pas une invitation à la prostitution », a assuré l’organisation.

“Reconnaître que les jeunes peuvent tirer des avantages positifs des échanges de services sexuels n’est pas une incitation à la prostitution”, poursuivons-nous.

Dans un de ses documents, on peut lire que le « sucre » est « présenté comme une exploitation sexuelle », mais « en réalité, cela arrange certaines personnes, par exemple parce qu’elles (sic) construisent des relations de confiance et se sentent respectées et soutenues par leur SD ». (vieux protecteur).”

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a alloué près de 230 000 $ au PIaMP dans le cadre du Programme de soutien aux organismes communautaires.

Le ministère de la Sécurité publique a, pour sa part, accordé un total de 120 000 $ à l’organisme.

La mission du PIaMP est d’« écouter, soutenir et assister dans (ses) démarches toute personne âgée de 12 à 25 ans qui échange ou est susceptible d’échanger des services sexuels contre toute forme de rémunération », peut-on dire. lire sur son site Internet.

 
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