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Interceptions routières sans motif interdites

Le Québec se tourne vers la Cour suprême dans l’espoir qu’elle annule une décision de profilage racial qui a mis fin aux contrôles routiers sans motif dans la province.

“C’est important pour le travail des policiers sur le terrain”, a fait valoir le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, lors d’un point presse jeudi.

L’article de loi ainsi invalidé a permis de « sauver des vies et d’améliorer le péage routier », a-t-il dit en se disant « très heureux » de la décision de son collègue, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, de porter le affaire devant la Cour suprême.

Cette dernière estime que des « erreurs de droit » ont été commises par la Cour d’appel dans son arrêt rendu en octobre dernier. En plus de sa demande d’annulation de cette décision, Québec demande au plus haut tribunal du pays de suspendre l’obligation qui lui est imposée par la Cour d’appel de modifier la loi dans un délai de six mois.

En octobre dernier, les juges de la Cour d’appel concluaient à l’unanimité que l’État de droit et les dispositions législatives autorisant les interceptions routières sans motif réel entraînaient du profilage racial. Elle a donc déclaré l’article 636 du Code de la sécurité routière qui a autorisé ce pouvoir.

Un « sauf-conduit »

La Cour d’appel a ainsi confirmé une décision rendue à l’automne 2022 par le juge Michel Yergeau de la Cour supérieure, qui concluait que cette pratique servait pour certains policiers de « sauf-conduit au profilage racial contre la communauté ». noir”.

La décision a été portée en appel par le procureur général du Québec.

Un jeune homme noir de 22 ans, Joseph-Christophe Luamba, est à l’origine de cette saga. Le Montréalais s’était adressé à la Cour supérieure dans l’espoir de faire déclarer inconstitutionnels les contrôles aléatoires des automobilistes par la police.

L’étudiant d’origine congolaise avait en effet été arrêté sans aucun motif à trois reprises en un an seulement entre 2019 et 2020, selon le juge. D’autres personnes noires avaient témoigné au procès avoir été arrêtées de la même manière alors qu’elles conduisaient. L’expression « conduire en noir » [conduire en étant Noir] « reflète bien cette réalité », a écrit le juge Michel Yergeau.

Canada

 
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