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Comment réduire les inégalités face à la pollution plastique ?

Alors que des désaccords persistent dans les négociations historiques de l’ONU sur un premier accord mondial visant à réduire la pollution plastique à Busan, en Corée du Sud, les petites nations insulaires du Pacifique appellent à une réduction mondiale de 40 % de la production de plastique d’ici 2040.

La pollution plastique touche tous les continents, mais ses effets se font particulièrement sentir dans ces régions du Pacifique et dans les pays en développement qui contribuent peu à la production mondiale.

La majorité du plastique présent dans nos eaux et sur les plages ne vient pas de nous, mais d’ailleurs. Il s’agit d’une pollution importée, tout comme les impacts du changement climatique, explique Dennis Clare, conseiller juridique des États fédérés de Micronésie.

Cette pollution menace directement l’économie de l’archipel composé de plus de 600 îles largement dépendantes de la pêche et du tourisme.

Si le poisson est contaminé par du plastique, cela nuit à la santé publique et réduit l’intérêt pour les permis de pêche, un pilier de notre économie.ajoute-t-il.

La pollution des océans est particulièrement visible dans certains pays, comme la Thaïlande, où les déchets envahissent les plages. (Photo d’archives)

Photo : Getty Images / AFP/MLADEN ANTONOV

La situation est similaire aux Fidji, composées de 302 îles et ne disposant que d’une seule décharge. L’archipel réclame également que la Cour pénale internationale reconnaisse le crime d’écocide pour juger de la destruction environnementale.

Pour nos îles, la pollution plastique n’est pas seulement un problème environnemental, c’est un problème existentiel. Elle détruit nos récifs, empoisonne nos ressources alimentaires et exacerbe notre vulnérabilité au changement climatique.», déclare Sivendra Michael, chef de la délégation et secrétaire permanent du ministère fidjien de l’Environnement et du Changement climatique.

Face à ces inégalités, les délégués des pays les plus touchés plaident pour des solutions qui s’attaquent aux causes profondes de la pollution plastique.

L’une des mesures proposées lors des négociations est la réduction de la production de plastique à la Source.

Quand on fait trop de quelque chose, la solution est d’en faire moins. Les petits États insulaires du Pacifique ont proposé de réduire la production de polymères primaires de 40 % d’ici 2040, par rapport aux niveaux de 2025. Ceci est conforme aux recommandations scientifiques et indispensable pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C.fait valoir Dennis Clare.

La proposition est contestée et reste l’un des principaux points de discorde. Dès l’ouverture lundi de cette cinquième séance de négociations en deux ans, la Russie et l’Arabie saoudite, deux grands producteurs de pétrole, ont réitéré leur mécontentement.

Les Fidji réclament une réduction de la production mondiale de plastique, sans la quantifier, ce qui permettrait de rattraper son retard en matière de nettoyage et de gestion des déchets.

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« La pollution plastique détruit nos récifs, empoisonne nos ressources alimentaires et exacerbe notre vulnérabilité au changement climatique », a déclaré Sivendra Michael, chef de la délégation et secrétaire permanent du ministère fidjien de l’Environnement et du Changement climatique.

Photo : Fondation de coopération du Pacifique

Le chef de la délégation appelle à des mécanismes de financement pour garantir que les pays les moins riches et les consommateurs ne soient pas les grands perdants. Sivendra Michael cite l’exemple du secteur de la santé qui utilise de nombreux produits à base de plastique dont le remplacement sera coûteux.

Nous exigeons que les producteurs de plastique soient tenus responsables, avec des outils comme des taxes de production et des fonds pour aider les petits États à gérer cette crise.fait valoir Sivendra Michael.

La négociatrice en chef de la délégation rwandaise, Juliet Kabera, insiste également sur un meilleur financement des programmes locaux.

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Juliet Kabera, négociatrice en chef de la délégation rwandaise pour un premier accord mondial visant à réduire la pollution plastique à Busan, en Corée du Sud. (Photo d’archives)

Photo : Gouvernement rwandais

Elle estime que le Rwanda, pionnier dans l’interdiction des sacs en plastique depuis 2008, prouve qu’il est possible de faire des progrès significatifs.

Les interdictions locales doivent être soutenues par des engagements mondiaux. Les pays en développement ne peuvent pas faire face seuls à cette crise. Nous avons besoin de financement et de soutien technique pour renforcer nos capacitésdit Juliette Kabera.

Le Rwanda copréside le coalition de haute ambitionun groupe de 68 pays œuvrant pour mettre fin à la pollution plastique. Le Canada et les îles Fidji font partie de ce groupe.

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