(Québec) François Legault se dit « très heureux » de la stratégie du gouvernement Trudeau pour sécuriser la frontière et éviter l’imposition de tarifs douaniers par Donald Trump. La veille, le Premier ministre affirmait le contraire.
« Je suis heureux ce matin de voir les réactions [des ministres] Dominique Leblanc et Chrystia Freeland qui semblent enfin comprendre le message selon lequel il faut un plan pour sécuriser les frontières contre l’immigration et éviter le tarif de 25 % [douaniers] », a lancé M. Legault jeudi. Il dit qu’il attend toujours de voir ce plan.
« J’espère que le gouvernement fédéral réussira à éviter les 25 % et que nous travaillerons ensemble. Mais j’étais très heureux d’entendre Chrystia Freeland puis Dominique Leblanc», a ajouté le premier ministre sans répondre aux questions des journalistes.
Après la rencontre virtuelle entre les premiers ministres des provinces et Justin Trudeau mercredi soir, François Legault a déploré de ne pas avoir « eu de réponse claire » de la part du Premier ministre canadien sur sa demande de soumettre un « plan détaillé pour mieux sécuriser les frontières ».
« J’ai clairement demandé à M. Trudeau de déposer un plan détaillé pour mieux sécuriser les frontières, afin d’éviter les tarifs douaniers de 25 % de M. Trump. Je n’ai pas eu de réponse claire, mais nous l’espérons. Parce qu’il y avait aussi le soutien d’autres premiers ministres », a-t-il affirmé.
Ottawa a dévoilé mercredi soir sa stratégie pour accroître la sécurité à la frontière canado-américaine. Le gouvernement Trudeau promet de nouveaux investissements pour assurer une surveillance accrue.
Ces investissements permettront à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’embaucher de nouveaux policiers, à l’Agence des services frontaliers de recruter des agents et aux forces de l’ordre d’acheter des drones et des hélicoptères, a indiqué le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.
M. Trudeau avait convoqué une réunion d’urgence avec les premiers ministres provinciaux pour discuter des menaces protectionnistes du président élu. Il en a profité pour lancer un appel à l’unité des dirigeants canadiens face à la nouvelle administration.
Un appel qui a fait son chemin jusqu’au Québec. « Je suis heureux que M. Leblanc ait répondu positivement à cette demande. Ce qui est clair, c’est que nous voulons travailler Ottawa. Nous devons le faire ensemble, sécuriser la frontière, tant du Québec aux États-Unis que des États-Unis vers le Québec», a exprimé le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge.
Mercredi, M. Roberge a appelé à la responsabilité du gouvernement fédéral de « sécuriser les frontières et de s’assurer qu’il n’y ait pas de passages réguliers ou irréguliers, ni de passages illégaux ».
« C’est leur responsabilité, notre frontière est très grande. Ils doivent ajouter tout le personnel nécessaire. C’est une obligation d’obtenir des résultats », a-t-il soutenu.
