Des dizaines de milliers de Libanais chassés par les hostilités entre le Hezbollah et Israël ont repris le chemin de leur pays mercredi, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. La trêve, qui a débuté à 4 heures du matin, met fin au conflit débuté il y a plus de 13 mois.
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27 novembre 2024 – 16h35
(Keystone-ATS) Les habitants déplacés du sud du Liban, des banlieues sud de Beyrouth et de la Bekaa (est), fiefs du Hezbollah, ont immédiatement repris le chemin de leur retour. La banlieue sud de Beyrouth, toujours bombardée à l’aube mercredi, est sillonnée de partisans du Hezbollah, brandissant le drapeau jaune du parti ou les portraits de leur chef tué fin septembre par Israël, Hassan Nasrallah.
Le Hezbollah prépare actuellement des funérailles « populaires et officielles » pour ce leader, a indiqué l’un de ses responsables. “Cette banlieue héroïque” a “conquis, nous en sommes fiers”, a déclaré à l’AFP Nizam Hamadé, un ingénieur. De retour à Nabatiyé, Ali Mazraani s’est dit « choqué par la destruction massive » de cette ville du sud Liban, qui « semble désormais étrangère ».
Également confrontée à « d’énormes destructions » dans son village de Zebqine, Hawraa Beizh, professeur d’université, a décidé de s’y réinstaller. «C’est notre terre», dit-elle.
Restrictions militaires israéliennes
L’armée israélienne a averti les habitants de la région de rester à l’écart de ses positions ou des communautés qu’elle avait ordonné d’évacuer et a fait état de plusieurs escarmouches.
Elle a annoncé une restriction, du jour au lendemain, des mouvements de population au sud du Liban. Il est interdit à la population, d’une part, de se déplacer vers les villages dont l’armée israélienne a ordonné l’évacuation dans le sud et, d’autre part, de traverser le fleuve Litani entre 17 heures mercredi et 7 heures jeudi.
L’armée libanaise, de son côté, « a commencé à renforcer sa présence » dans le sud du pays. “L’armée a commencé à renforcer sa présence dans le secteur du sud du fleuve Litani”, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne et “à renforcer l’autorité de l’Etat en coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)”, a indiqué l’armée. a déclaré dans un communiqué.
Soutien au Hamas
Le Hezbollah a ouvert un front « de soutien » au Hamas contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.
Après des mois d’échanges de tirs, Israël a lancé le 23 septembre des bombardements massifs sur les bastions du mouvement à travers le Liban, avant de lancer des opérations terrestres dans le sud du pays, à sa frontière nord, le 30 septembre.
Aux termes de l’accord, l’armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer progressivement du Liban. Le Hezbollah doit également se retirer de la frontière sud du pays avec Israël et se déplacer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière.
La sécurité d’Israël
Selon les autorités libanaises, au moins 3 823 personnes ont été tuées dans le pays depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 soldats et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.
Selon le président américain Joe Biden, l’accord doit empêcher « ce qui reste du Hezbollah » et d’autres groupes de « menacer une fois de plus la sécurité d’Israël ».
Washington et Paris, dans la manœuvre diplomatique, se sont appuyés sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et qui stipule que seules l’armée nationale et la FINUL peuvent être déployées dans les régions frontalières du sud du Liban. .
Israël se réserve « une liberté totale d’action militaire » au Liban, « si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer », a souligné son Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Le Hezbollah, dont les dirigeants ont été largement décimés par les frappes israéliennes, n’a pas réagi mercredi. Le mouvement chiite fera preuve d’une “coopération totale” pour le déploiement de l’armée dans le sud, a déclaré l’un de ses adjoints, Hassan Fadlallah.
« Pression » sur le Hamas et l’Iran
Selon M. Netanyahu, la trêve permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’« intensifier » sa pression sur le Hamas.
Israël entend “faire tous les efforts nécessaires pour créer les conditions d’un nouvel échange d’otages”, a assuré le ministre israélien de la Défense, Israel Katz.
Ennemi juré d’Israël, l’Iran a salué “la cessation de l’agression israélienne”, son ambassade à Beyrouth félicitant “la Résistance” pour sa “glorieuse victoire”. Un responsable du Hamas a également salué un « succès majeur pour la résistance » et affirmé que son mouvement était également « prêt à un accord de cessez-le-feu » à Gaza.
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