L’Assemblée nationale a approuvé, mardi soir, la déclaration du gouvernement qui s’oppose à la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (le marché commun de cinq pays d’Amérique latine), dans sa version actuelle. 484 voix pour la déclaration et 70 contre. Le gouvernement n’a pas obtenu l’unanimité espérée.
C’est La France insoumise (LFI) qui a échoué. Les députés LFI ont voté contre la déclaration, estimant que le gouvernement n’était pas opposé au traité “tel quel”. « Il n’y a pas de bon accord avec le Mercosur possible »» a affirmé Arnaud Le Gall (LFI, Val-d’Oise). En effet, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, et celle du Commerce extérieur, Sophie Primas, n’ont pas défendu une position anti-libre-échange. Comme le président de la République et le Premier ministre, ils espèrent l’inclusion de clauses miroir dans le projet d’accord, c’est-à-dire imposant aux producteurs du Mercosur les mêmes normes que celles auxquelles sont soumis les producteurs européens.
Comme prévu, dans le débat de fond, chacun est resté sur ses positions : la gauche opposée sur les questions sociales et environnementales ; l’extrême droite, pour des raisons essentiellement souverainistes ; la coalition présidentielle, bien qu’opposée à cet accord, a insisté pour ne pas rejeter le principe du libre-échange.
« Nous voulons mener cette bataille avec vous ! » »
Mais ce n’était pas l’enjeu du jour. Michel Barnier voulait, mardi, pouvoir compter sur le vote le plus unanime possible de l’Assemblée nationale afin de donner du poids à la position de la France, jusqu’alors plutôt isolée au sein de l’Union européenne. Les deux ministres n’ont pas ménagé leurs efforts à cet égard : « Nous voulons mener cette bataille avec vous ! » C’est tout l’intérêt du vote de ce soir.»a lancé le ministre de l’Agriculture. « Votre mobilisation constante a déjà marqué les esprits et elle doit se poursuivre avec force. Vous êtes, avec nous, les acteurs clés de ce combat face à vos homologues de tous les pays européens et de toutes sensibilités »a ajouté le ministre du Commerce extérieur.
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La gauche est restée très méfiante à l’égard d’un gouvernement dont elle doute de la sincérité. « Je ne suis pas convaincu que la France ira jusqu’à bloquer cet accord. Est-elle prête à user de son droit de veto au Conseil européen ? »asked the president of the communist deputies, André Chassaigne (Puy-de-Dôme). The socialist deputy for Finistère Mélanie Thomin simply asked a few rhetorical questions: « Est-ce qu’on se réunit juste pour faire de la figuration ? S’agit-il d’un véritable exercice démocratique de rassemblement contre le Mercosur ou sommes-nous le garant d’un gouvernement en mal de majorité ? »
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